Mercredi prochain, 9 juin, la base Française de Bel-Air reviendra au Sénégal, à la suite d’une entente entre les deux pays autour de nouveaux accords de défense. En présence de généraux Français et Sénégalais, le drapeau de Marianne qui flottait jusque-là dans la base descendra définitivement tandis que celui du Sénégal sera « levé ». Et Wade pourra tranquillement y construire une résidence secondaire comme il le souhaitait…
Comme le révélait L’As, à la suite de plusieurs tractations et manœuvres, un accord a été finalement trouvé entre la France et le Sénégal dans le cadre de la renégociation des bases militaires. Selon des sources diplomatiques autorisées, la base militaire de Bel-Air sera remise au Sénégal, mercredi prochain 9 juin. Ce, lors d’une levée de « couleurs », selon l’expression militaire. En effet, le drapeau français qui flottait jusque-là dans la base sera retiré pour laisser la place au drapeau Sénégalais. Un transfert qui se fera en principe en présence du chef d’Etat major des armées, le général Abdoulaye Fall et du général Paulus, commandant les Forces Françaises du Cap-Vert. C’est l’une des principales décisions qui ont sanctionné les travaux entamés par la partie sénégalaise et celle française conduite par l’ambassadeur François Xavier Deniau. Cette délégation était arrivée à Dakar le 18 mai dernier, à la suite d’un séjour à Paris du ministre d’Etat, ministre des Forces armées sénégalaises.
Au cours de son séjour, Abdoulaye Baldé avait rencontré le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, en présence du conseiller militaire de Nicolas Sarkozy. À la suite de cette rencontre, le ministre Sénégalais avait eu un long entretien avec Brice Hortefeux, le ministre de l’Intérieur. Il faut dire que le Quai d’Orsay et le ministère de la Défense Française avaient manifesté des réticences quant à cette cérémonie de descente du drapeau Français. Mais le Président Wade, comme cela a été noté lors des discussions entre les deux parties, tenait à ce que cette cérémonie ait lieu. « Pour le Président, c’est une seconde indépendance », confie-t-on. N’empêche, l’accord retenu postule que les Français conserveront toujours la base militaire de Ouakam. Cette base devrait servir de point de chute à un dispositif d’au moins 300 personnes, que la France conservera néanmoins au Sénégal. Avec cette « libération », le chef de l’Etat pourra tranquillement construire une résidence secondaire dans cette zone tant convoitée, comme il l’avait laissé entendre.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info