Ne soyez pas ébahis, Sarrado est bien un village sénégalais, et il se trouve dans notre pays. Seulement, on peut se poser cette question quand on connaît la particularité et les contrastes socioculturels, politiques et économiques de cette localité à 2 kilomètres de la frontière gambienne.
Sarrado est un village du Fouladou, situé à 50 kilomètres de Kolda, dans la communauté rurale de Dinguiraye, département de Médina Yoro Foula. Le 29 janvier 2011 fut le Gamou annuel de la localité. Ce fut une grande manifestation religieuse qui a donné l’occasion à une dévotion entière envers Allah tout Puissant et à son prophète (PSL) avec la présence des populations venues des villages environnants, mais aussi de tout le Sénégal et bien sûr de la Gambie.
Fondé il y a environ un siècle, c’est un village à forte coloration islamique et même mystique. Cette intense croyance religieuse est le travail de grands érudits et saints hommes comme El Hadji Thierno Seydou Bâ de Médina Gounass, El Hadji Malick Seignane et El Hadji Saïd Seignane. Ce dernier y a propagé la Tarikha Tidjane avec les bénédictions de Taphsir Malick Khouma de Tabandi, Khalifa Ababacar Sy de Tivaouane, Serigne Mansour Sy, et Cheikh Mouhamadoul Habib Chérif (petit fils de Cheikh Ahmet Tidjane Chérif, fondateur du Tidjanisme). A cela, il faut ajouter la discipline qui règne dans ce village où les femmes se couvrent, les jeunes sont très respectueux des anciens, et où les étrangers sont traités comme des rois. Il faut dire qu’un travail colossal est effectué par les chefs coutumiers avec à leur tête El hadji Malick Seignane et son fils El Hadji Saïd Seignane.
La particularité de ce village est qu’il est plus proche de la Gambie que du Sénégal, et pas seulement géographiquement, mais aussi culturellement, politiquement et économiquement.
Nombreux sont les habitants de Sarrado qui ont deux cartes d’identités : une sénégalaise et une autre gambienne. Le comble c’est que certains d’entre eux nous ont affirmé qu’ils participent en même temps aux élections sénégalaises et gambiennes.
A Sarrado, la monnaie utilisée est le dalassi, bien qu’il soit un village sénégalais. Certains habitants ne connaissent même pas le franc CFA ; ce dernier est systématiquement changé en dalassi, car presque tous les produits et denrées de nécessité sont achetés en Gambie (riz, sucre, huile, lait, thé, …etc.).
Cela est dû au fait que Sarrado est très isolé du reste du Sénégal : d’abords difficile d’accès, le chemin le plus rapide pour y aller est de traverser le territoire gambien pour près de 200 kilomètres et cela est un véritable parcours du combattant ; pas seulement à cause de l’état des routes qui sont souvent des pistes, mais les nombreuses tracasseries de la douane et la police gambienne. Il y a un barrage de police ou de douane à chaque quinzaine de kilomètres.
Le village est sans électricité, l’eau est arrivée l’année dernière grâce à l’intervention du ministre Békaye Diop qui habite dans le département. Le poste de santé le plus proche est à plus d’une dizaine de kilomètres et c’est une case de santé qui manque de tout, et les habitants sont obligées d’évacuer leurs malades vers l’hôpital de Bansang, une ville gambienne à 10 kilomètres.
Les enfants du village étudient l’anglais en plus du français pour mieux s’insérer dans la société gambienne. Certains immigrés, parait-il, préfèrent construire leurs maisons en Gambie plutôt que dans le village.
Cette situation est très préoccupante car Sarrado est une localité qui regorge de richesse. Chaque concession a au moins un troupeau de vaches et la terre y est très fertile, certaines personnes de nationalité gambienne viennent y cultiver. Les habitants cultivent de mil pour leur nourriture, et de l’arachide. Cependant ils éprouvent d’énormes difficultés pour écouler ce dernier.
Il est important que les autorités facilitent l’accès à ces localités frontalières, et satisfassent leurs besoins les plus élémentaires en eau, électricité, santé, éducation et approvisionnement en denrée et produits de nécessité. Sinon, notre pays continuera à perdre des ressources économiques, mais aussi culturelles et humaines ; car il faut dire que les habitants de ces villages frontaliers se posent souvent la question de savoir qui ils sont, et c’est une question qui mérite d’être abordée.
En effet, pour chaque peuple, son identité, sa personnalité, son histoire, ses cadres de référence font de lui ce qu’il est. Selon les différents contextes, rôles et enjeux auxquels il doit faire face, il laisse transparaître des parties de lui et utilise divers talents, connaissances et compétences. Les habitants de Sarrado ont l’impression de n’être ni sénégalais, ni gambiens, ou les deux à la fois et cela pose probleme. Même s’il est vrai que le Sénégal et la Gambie sont deux peuples frères, avec les mêmes ancêtres et parlant les mêmes dialectes, il n’en demeure pas moins que ce sont deux pays différents avec des lois et règlements différents.
« To be or not to be », cette phrase de William Shakespeare a été traduite par « être ou ne pas être » ou encore « exister ou ne pas exister ». Ainsi, il est temps que les habitants de Sarrado soient reconnus comme des sénégalais à part entière et qu’ils ne soient pas dénaturés.
Karou Camara
xalimasn.com
nullard dal bakhoul ba la gua wakh kham loy wakh
un village du senegal plus proche de la gambie que du senegal
tchim wa jardin d’enfant sakh doniou wakh lolou
nullard bou bonn bi khamo dara
Yaris ,tu ne comprend rien du tout ce gars il a fait le village et receuillis toutes ces informations avant de le publier, tu ne sais pas lire.. Le nullard c toi qui sait meme pas ecrire en bon francais tu insert du wolof dans tes phrases et meme ton alphabet wolof n’est pas juste. donc s’il te plait , vas faire des recherches avant de dire quoi que se soit . Merci