Les soupçons de blanchiment d’argent qui pèsent sur le secteur de l’immobilier à Dakar se précisent de jour en jour. Le coordonnateur national du Forum Civil, Mouhamadou Mbodj, a soulevé avant-hier mardi, un gros lièvre dans les fondations des bâtisses qui pullulent dans les rues de Dakar.
Dénonçant l’ampleur de la corruption au Sénégal, lors de la convention de partenariat que l’organisation qu’il dirige a signée le mardi 25 octobre dernier avec le Conseil national du patronat(CNP), Mouhamadou Mbodj estime qu’ « il faut qu’on sache au niveau de nos gouvernements que la crise économique n’est pas fortuite et qu’elle est la résultante de stratégies construites sur les perversions du système financier international et même local. »
Sur ce point, il a confié : « il nous revient de l’Onudc qu’aujourd’hui dans le secteur de l’immobilier au Sénégal quelque 500 millions de dollars (240 milliards de FCfa) ont été générés depuis quelques mois jusqu’à aujourd’hui ». Selon M. Mbodj, « de rapides investigations menées au niveau du système bancaire ont permis à son organisation de noter que dans ce pactole, seuls les 20 millions de dollars (100 milliards de FCfa) ont une traçabilité. » M. Mbodj de se demander : « Comment dans une économie formelle, avec des statistiques fiables, peut-on avoir une économie aussi parallèle qui bouscule l’économie officielle ? ».
A son avis, « On pense que même si ces 240 milliards de FCfa invisibles ne sont pas le fruit de la corruption, ils ont un lien avec le blanchiment d’argent sale et aussi les transferts marginaux de nos compatriotes de la diaspora ». Je pense, dit-il en direction du Cnp, qu’« une organisation d’entreprise comme la votre a besoin d’avoir des informations fiables. Nous voulons exiger plus de régulation de ce secteur immobilier et en identifier les flux financiers. On nous parle que dans le Sud du Sénégal il y a l’argent de la drogue, il faut voir comment cela peut affecter notre économie ».
De l’avis de M. Mbodj, « ce sont des questions sur lesquelles on doit anticiper ».
Cette situation, ajoute t-il, « ouvre la porte à une franche collaboration sans limite sur toutes ces questions avec tous les acteurs et le forum a un laboratoire qui travaille sur ces questions en Afrique ».