Environ une centaine de personnes de l’arrondissement de Djirédji ont manifesté hier mardi 10 mai par un sit in à la sous préfecture. Par cette mobilisation pacifique autorisée, ces populations réclament de l’Etat la construction et l’équipement de services sociaux de base tels que la route de la boucle du Boudié/Diassing, l’accès à l’électricité, à l’eau, des écoles, des structures de santé et le paiement des bons contractés lors de la dernière campagne de commercialisation arachidière. Le sous préfet promet de transmettre le mémorandum à qui de droit.
La sous préfecture de Djirédji a servi, hier mardi 10 mai, de dépotoir de colère aux populations de l’arrondissement du même nom chef lieu de communauté rurale au cœur du Boudié dans l’Ouest de la région de Sédhiou. Par un sit in d’une demi heure environ, la centaine de manifestants a fait part à l’autorité de l’absence de services sociaux de base. Parmi les besoins consignés dans un mémorandum, la construction de la route appelée « boucle du Boudié/Diassing » dont le mauvais état tue l’économie rurale de la zone « la route de la boucle du Boudié réhabilitée il y’a deux ans ne cesse de nous empoisonner à cause de la poussière en saison sèche et en hivernage elle devient encore plus dangereuse à cause de matériaux inadéquats utilisés dans la construction. C’est pourquoi, nous réclamons unanimement le bitumage de cet axe » note Boubacar Camara le coordonnateur de la manifestation.
Et de poursuivre sur ce même sujet « la zone du Boudié et du Diassing regorgent d’importantes potentialités comme les mangues, les oranges, les bananes, les oléagineux, l’anacarde, les fruits sauvages, les céréales, des produits halieutiques, du bétail avec plus de 80% de la production du département. C’est dire que le Boudié n’est pas une zone pauvre mais appauvrie par les difficultés d’évacuation de ces produits. Nous demandons la construction de la corniche Est et ouest de cette boucle afin de nous aider à sortir de la pauvreté ». Dans le domaine de la santé les populations de Djirédji déplore la médiocrité du plateau technique avec une faible couverture en structures de santé « le Boudié ne compte que trois postes de santé mal équipés et sans ambulance. De grâce Mr le Président de la République, aidez nous à construire un poste de santé à Bouno et à Boudié Samine, on souffre ».
Un lycée et du courant électrique, une urgence !
Evoquant la question de l’éducation, les populations font remarquer que « certes nous avons cinq collèges et des écoles primaires mais ils sont pour la plus part en abris provisoires. Nous souhaitons avoir un lycée car l’arrondissement polarise de très nombreux villages ». L’accès au courant électrique était aussi au centre des préoccupations des manifestants « le Boudié et le Diassing souhaitent avoir accès à la haute tension du courant pour une fourniture correcte de l’énergie. C’est un problème majeur chez nous à Dakabantang, personnellement je dépense 2000F par jour suivre la télévision ». De leur avis, l’électricité contribuera à réduire les multiples cas de vols de bétail dans la zone et de vivre décemment comme tout sénégalais. Dans ce mémorandum, Djirédji se dit aussi inquiet de l’envahissement des rizières et les puits traditionnels par le sel et réclament des barrages anti sel et des forages. Enfin, les populations exigent que l’Etat fasse de sorte que les producteurs ayant obtenu des bons à la place des billets de banque lors de la dernière campagne de commercialisation de l’arachide, entre en possession de leur argent.
Ces populations, toujours par la voix de Boubacar Camara, disent désormais avoir un cœur qui balancent alors qu’il ne battait que pour le parti démocratique sénégalais. toutefois, il importe de relever que l’actuel président du conseil rural ElHadji Mamadou Lamine Diawara y a ouvert plusieurs chantiers qui ont visiblement changé la physionomie de la localité tel que le collège bien construit, le poste de santé avec une maternité flambant neuve, le foyer des jeunes et des femmes outillées en management économique local pour ne citer que ces réalisations. Le sous préfet Adama Thiaw qui s’est félicité de la bonne conduite des manifestants a d’abord rappelé les dispositions du chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade à accompagner les populations dans la réalisation des infrastructures mais il a précisé que tout ne saurait être fait tout de suite. Il a promis de transmettre le mémorandum à qui de droit.
sudonline.sn
