Un litige foncier oppose depuis quelques semaines le conseil municipal de Madina Wandifa à une partie des populations au sujet du plan de lotissement et d’affectation des terres. Les paysans dénoncent une expropriation injustifiée des terres et avertissent. Le maire quant à lui déclare agir en conformité avec les textes en vigueur.
La terre est source de discorde entre le maire de Madina Wandifa et une partie de ses administrés, propriétaires de champs agricoles. Ces derniers lui reprochent une absence de concertation préalable au sujet des lotissements de ces domaines qu’ils exploitent pour assurer leur survie. Aussi, déplorent-ils le mode d’affectation des parcelles dont seul le dixième leur reviendrait. Boundia Diaboula qui porte leur parole déclare que « le conseil municipal a unilatéralement décidé de procéder à des lotissements sans au préalable nous en parler, nous qui exploitons ces terres depuis des temps lointains. Ils n’ont aucun respect aux gens. Et ce n’est que bien après quand ils ont senti nos bruits de botte qu’ils ont cherché à corrompre certains en les rencontrant séparément. Cela ne va jamais prospérer avec nous ».
Et de poursuivre au nom de ses pairs toujours que « pour la répartition de ces terres, la mairie a décidé de nous donner juste les deux dixième de la superficie de nos champs moyennant la somme comprise de 50.000 et 75.000 F CFA. Nous trouvons que c’est un abus de pouvoir et que nous n’allons jamais céder à l’intimidation. Il y a encore de l’espace partout dans la commune, mais ils cherchent à importuner de pauvres paysans que nous sommes dont le principal revenu est tiré de l’agriculture » précise encore Boundia Diaboula, l’air très amer.
Le maire Malang Sény Faty souligne pour sa part que tous les actes sont conforment aux textes en vigueur, mais dit soupçonner une main politicienne. « Nous avions auparavant mené des rencontres sociales pour faire comprendre l’esprit des lotissements sans succès. Nous savons que ceux qui s’agitent sont de l’opposition et cherchent à gripper nos ambitions de réaliser nos projets. Et les vrais propriétaires ne font pas plus de cinq personnes. Alors que dans les six quartiers, plus de deux cents personnes sont dans la même situation, mais nous y encourage car seul les lotissements permettent à une commune de se développement (éclairage public, voirie etc.) ». L’édile de Madina Wandifa ajoute que « ce travail se fait en rapport avec la commission régional dont je suis le président entouré des techniciens de l’urbanisme ».
Les propriétaires terriens écartent toute manipulation politicienne. « Nous ne sommes nullement motivés par une quelconque volonté politique, il manque d’arguments vraiment ». prenant tour à tour la parole pour appuyer Boundia Diaboula, les propriétaires de champs ont martelé une fin de non retour sur cette question au prix de vie ou de mort », ont-ils précisé. L’imam ratib de la localité Batoura Gassama appelle le maire à plus de retenue pour éviter une confrontation avec ses administrés.
A Madina Wandifa, la gestion des terres a longtemps été une source de division des populations avec des positions souvent très radicalement opposées. Il urge donc d’y apporter une solution définitive pour que les cendres de la rancœur ne se transforment en flamme d’un conflit ouvert.
sudonline.sn