Les conseillers ruraux de N’diamacouta ont voté et adopté avant-hier lundi 27 décembre à l’unanimité le projet de communalisation de leur collectivité. Cette mesure vient mettre fin à la polémique au sujet de l’érection de N’diamacouta en commune. L’administration territoriale estime que c’est la seule voie de sortie de pauvreté de cette collectivité locale. L’opposition trouve pour sa part que c’est un projet politicien pour conquérir l’électorat en vue des élections de 2012.
Les trente quatre conseillers ruraux présents avant- hier à la session de N’diamacouta sur les quarante que compte l’institution ont voté à l’unanimité en faveur du projet de communalisation de cette collectivité locale. C’est à la demande des autorités administratives que ce projet est soumis à l’appréciation des élus en vue de couper court à la polémique qui enfle depuis quelques semaines sur l’érection ou non de cette cité en commune. Alkaly Cissé, le président du conseil rural de N’diamacouta n’a pas caché sa joie d’avoir pris le dessus sur ses adversaires politiques de l’opposition : « je suis très satisfait du vote à l’unanimité de ce projet de communalisation de N’diamacouta, c’est un projet qui m’est très cher car allant dans le sens du développement de cette localité. Maintenant que c’est voté et approuvé par les élus locaux dont la représentativité ne souffre d’aucune légitimité, je crois bien que le temps est venu pour nos détracteurs de se taire aussi sur la question ».
Et de poursuivre sur un air de triomphe « je remercie le chef de l’Etat d’avoir érigé Djinany en communauté rurale, N’diamacouta en commune et le transfert de la communauté rurale de N’diamacouta à N’diamalatiel. S’il plait à Dieu, nous inviterons le Président de la République ici dans le Kabada pour lui monter que les populations sont derrière nous ».
Venus superviser les travaux, le sous préfet de Bogal a fait savoir que la commune sied mieux pour cette localité qui fait 17.000 habitants « je leur ai montré qu’il est mieux pour eux d’être commune que communauté rurale et le chef de l’Etat va davantage les appuyer. C’est une ville de 17.000 habitants sans marché, sans aire productif, sans aire de jeu. Ces populations gagneront mieux étant commune avec les fonds de concours et les fonds de dotation » a dit Ababacar Kébé.
Interrogé sur la gestion et le traçage des limites de cette commune, le sous préfet Ababacar Kébé explique que c’est une délégation spéciale qui sera mise en place et que les services techniques de l’Etat se rendront sur le terrain pour les besoins de délimitation. Ceci portera à quatre le nombre de communautés rurales dans l’arrondissement de Bogal. L’opposition y voit une manœuvre politicienne pour détourner les consciences en perspective des prochaines consultations électorales.
Par ailleurs et dans un tout autre registre, l’ex député Alkaly Cissé déclare être complètement lavé de toute accusation dans l’affaire de d’escroquerie qui l’opposait à un saoudien « depuis le 15 décembre dernier, je suis blanc comme neige car j’étais accusé dans une affaire qui est qu’une entreprise de déstabilisation de mes propres frères libéraux dirigée contre ma personne. Aujourd’hui Dieu a montré à la face du monde mon innocence dans cette affaire. Et mieux, je n’ai fait la cour à personne pour obtenir ce verdict de la justice ». Signalons que ceux qui s’opposaient à la communalisation de N’diamacouta invoquaient l’étroitesse des limites estimées à seulement deux kilomètres, ce qui selon eux, leur ferait perdre les champs situés au-delà pour une collectivité à activité essentiellement agricoles.
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