L’association des journalistes en migration et sécurité (Ajms) a organisé hier un séminaire de réflexion sur le «Rôle de la presse dans la lutte contre les migrations régulières». Les participants à cette rencontre ont passé en revue les divers aspects liés au phénomène migratoire. Pour le commissaire Mamadou Ndiaye Fall (chef de division de la lutte contre les migrations irrégulières), le phénomène migratoire pose la problématique des défis sécuritaires dans notre sous région. Les pays africains doivent renforcer la coopération économique et politique pour tarir les filières de départ. Les gouvernements doivent aussi s’attaquer aux causes profondes de l’immigration qui sont le sous-développement et le sous emploi des jeunes, déclare le policier. L’Etat du Sénégal a entrepris à un redécoupage des secteurs frontaliers et la création de nouveaux postes avancés pour réduire les filières d’immigration clandestine. D’aprés le haut responsable de la police de l’air et des frontières, le rôle de la presse passe par la sensibilisation sur les conditions de vie et de travail des migrants. Il faut aussi faire des enquêtes dans les zones de départ et de travailler en synergie avec les forces de défense et de sécurité (Fds).
Pour Cheikh Tidiane Gadio, l’exministre des Affaires Etrangères, le problème migratoire démontre l’impuissance des élites africaines à prendre en charge les préoccupations de la jeunesse. La migration est assimilable à un suicide collectif. Les jeunes Africains sont convaincus que la souffrance endurée en Europe est bien moindre que sur le continent, dit l’ancien ministre. Nos gouvernements ont abandonné les projets de développement et de modernisation de l’Afrique. Il faut aussi prendre conscience que la route migratoire est aussi la route des narcotrafiquants. Ils ont envahi notre espace et infiltrent nos administrations. Les peuples africains doivent aller vers plus d’intégration politique pour mettre fin à ce fléau. Selon Daouda Gbaya, président de l’association, cette initiative permet de doter les journalistes d’outils nécessaires pour mieux comprendre le phénomène migratoire. L’association prévoit, par ailleurs, d’organiser une caravane de sensibilisation au mois de février dans les principales régions.
(Source: L’As)