Au Sénégal, 4 enfants meurent par heure, soient 33 480 décès enregistrés par an. Ces mortalités sont généralement liées à la pneumonie, aux diarrhées et aux complications de grossesse. Une situation alarmante soulevée hier, vendredi, par le Dr Aissatou Diop de la Division de la santé de la reproduction, à l’occasion du lancement du plan national pour la survie de l’enfant pour 2013 et 2015.
Le plan national pour éviter 10 000 décès des enfants de 0 à 5 ans, a été lancé hier, vendredi 5 juillet, lors d’une cérémonie qui avait pour cadre un hôtel de la place, en présence de quatre ministres de la santé du Burkina, de la Sierra Léone, du Malawi et Sénégal. Ainsi qu’en présence des partenaires de développement. Une occasion pour Mme Aissatou Diop, une des responsables au ministère de la Santé, de mettre en exergue la problématique de la mortalité maternelle et infantile au Sénégal, chiffres à l’appui. Car, en dépit des efforts enregistrés dans ce domaine et salués par les partenaires, il y a bien péril en la demeure, si on se réfère aux statistiques. Si durant les années 80, sur 1000 naissances vivantes, 195 enfants mourraient avant de célébrer leur cinquième anniversaire, c’est encore 72 qui décèdent sur 1000. Cependant, la tendance a montré que les réductions ont plus bénéficié aux enfants de 28 jours à 1 an, tandis que peu de progrès ont été enregistres pour les nouveaux nés (de 0 à 28 jours).
En effet, malgré une moyenne de 29 décès sur 1000 naissances vivantes, des pics de 43 % ont même été atteints dans certaines localités du pays, notamment à Diourbel, Louga, Matam, Kolda, Saint Louis, Sédhiou et Kaolack. De quoi faire dire à ce spécialiste de la santé de la reproduction que la mortalité infantile est un peu éloignée de sa cible. Avant de renseigner que sur les 2 millions 632 064 enfants que compte le Sénégal, 93 d’entres eux meurent chaque jour.
Une situation quasi problématique qui pousse le responsable du ministère de la sante à dire que les objectifs de ce nouveau plan du Sénégal est une « promesse renouvelée, un engagement international pris en 2012 par les ministres de la Santé de 49 pays et soutenue par les partenaires et bailleurs de fonds ». Et d’ajouter : « L’objectif est d’inverser cette tendance de la mortalité infanto juvénile en la ramenant de 72 pour 1000 à 42 pour 1000 d’ici 2015 grâce à l’accès durable aux services et produits d’importance vitale à la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant ». Des objectifs qui recoupent les OMD et que le représentant de l’OMS a salué dans son discours en invitant les uns et les autres au renforcement de la mobilisation nationale et internationale afin que le plus grand nombre de pays de la région africaine se rapproche le plus prés possible, à défaut de les atteindre.
Une vision que partagent aussi les américains. Car à travers l’Usaid, Katherine Taylor, administratrice adjointe pour la santé dans le monde, a également déclaré qu’il s’agit de manifester un regain d’intérêt pour l’élimination des décès d’enfants dus à des causes évitables, car aucun enfant ne doit mourir lorsqu’on peut prévenir son décès. Et Mme Taylor d’ajouter que grâce à ce plan d’action, « le Sénégal franchit une étape importante vers l’élimination des décès évitables chez les enfants de moins de cinq ans et nous sommes heureux et fiers d’appuyer le Sénégal dans le cadre de cette initiative», a-t-elle poursuivi.
D’autres partenaires stratégiques comme l’Unicef représenté par son directeur régional Manuel FONTAINE, ont également abondé dans ce même sens, en soutenant que nous avons des outils pour empêcher la mortalité maternelle et infantile, surtout qu’un investissement de 40 millions de dollars a été mobilisé pour sauver la vie des mères et des enfants.
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