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Sénégal: Plus de 60% des ménages sous le seuil de la pauvreté

Date:

1946-2010, l’Uncef à 64 ans. Pour marquer de manière symbolique cet anniversaire, sous le signe de :« Unissons-nous pour les enfants », l’Unicef a organisé un atelier de partage des résultats des « Etudes sur la pauvreté chronique et les vulnérabilités au Sénégal ». Cette enquête menée en 2008/2009 révèle que 60,39% des ménages sénégalais vivent en dessous du seuil de la pauvreté non monétaire et, la situation des personnes est plus vulnérable à l’échelle du pays (74% en dessous du seuil de la pauvreté)

60,39% des ménages du Sénégal vivent en dessous du seuil de la pauvreté non monétaire en 2008/2009. Autrement dit, 6 ménages sur 10 sont soit pauvres soit vulnérables. Ces informations sont contenues dans une étude sur « Les Dynamiques de la Pauvreté au Sénégal : Pauvreté chronique, pauvreté transitoire et vulnérabilités » réalisée par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes-Ifan). Cette enquête rendue publique lors d’un atelier de partage des résultats des « Etudes sur la pauvreté chronique et les vulnérabilités au Sénégal » organisée hier à Dakar à l’initiative de l’Unicef montre que sur 6 ménages dans la catégorie pauvre, 4 sont pauvres et 2 vulnérable à un choc (économique, sanitaire, écologique, catastrophe -incendie, accidents-, etc.) qui peut le faire basculer dans la pauvreté.

Selon le professeur Abdou Salam Fall de l’Ifan (Institut fondamental d’Afrique noire) de l’université de Dakar, coordonnateur de la recherche, 74% des personnes à l’échelle du pays vivent en dessous du seuil de la pauvreté, les rendant plus vulnérable. Ce profil de pauvreté des ménages au Sénégal révèle que les ménages pauvres sont localisés d’abord en milieu rural. Il s’en suit respectivement la banlieue dakaroise, les autres villes et Dakar-centre. Sur 100 ménages pauvres, 66,85% résident en milieu rural, 19% à Dakar et sa banlieue et 13% dans les autres villes.

Et, lorsqu’on ne considère que les ménages ruraux, près de 75% d’entre eux sont en situation de pauvreté chronique tandis que 18% seulement n’ont jamais été pauvres. Dans les autres villes, la pauvreté chronique se situe à 37% et les jamais pauvres font la moitié des ménages. Dans la capitale, la situation est meilleure lorsqu’on observe que plus de la moitié des ménages (58%) n’ont jamais été touchés par la pauvreté. En revanche, 27% des ménages subissent la pauvreté chronique dans l’agglomération urbaine de Dakar.

Les jeunes et les femmes plus aptes à sortir de la pauvreté

Abdou Salam Fall précise que, si on compare le vécu de l’enfance, de la jeunesse, de l’âge adulte comme le troisième âge, que ce sont les jeunes qui développent le plus de résilience, de stratégie, donc le plus d’aptitude sortie de la pauvreté. Car ils intègrent ce vécu, cet environnement de pauvreté et essaient de transformer cet environnement. Ils transforment les handicaps en opportunités, capacités propres à eux pour sortir de la pauvreté. Les femmes aussi développent plus d’aptitude à sortir de la pauvreté que les hommes, notamment dans la génération des adultes

Mais le plus important est aussi de constater que la pauvreté est beaucoup transmise d’une génération à une autre. Donc les transmissions intergénérationnelles de la pauvreté sont assez fortes au Sénégal. Ce qui fait que les situations de pauvreté chronique ( entrer dans la pauvreté, naître dans la pauvreté et y reste tout au long de sa vie) sont plus fortes. Pis, il y a très peu de mobilité dans la pauvreté et cette situation est encore plus marquée à mesure de l’avancée en âge. Etre non scolarisé et résident en milieu rural constituent les principaux facteurs de maintien dans la pauvreté. Il s’y ajoutent des situations structurelles dont les sinistres, divorces, décès du conjoint. De même appartenir aux ethnies minoritaires accroît le risque de connaître la pauvreté chronique pour toutes les tranches d’âge.

Abdou Salam Fall note que le maintien dans la pauvreté n’est pas irrévocable même si elle est durable. Un enfant natif du milieu rural court 16 fois de risque d’être pauvre chronique comparé à un enfant natif de Dakar (toutes choses égales par ailleurs). Les opportunités de sortie de la pauvreté sont plus rares en milieu rural que dans les milieux urbains et la capitale et sa banlieue. Et de souligner qu’il y a là une situation de pauvreté structurelle en milieu rural.

Investir dans le secteur primaire pour rompre la transmission inter générationnelle de la pauvreté

Pour y remédier, conscient que la persistance de la pauvreté en milieu rural est due au manque d’investissements, aux crises agricoles, il invite à développer plus d’investissements structurants en milieu rural, de manière à créer les conditions, pour que, à partir des investissements, des infrastructures réalisées, les PME puissent prendre en charge la création d’une économie plus redistributive, des richesses plus redistributives. Donc une économie plus inclusive. Et pour qu’une économie soit inclusive, il faut des politiques sociales fortes, qui s’adressent à l’enfance, au secteur primaire (pêche, agriculture…) par exemple de manière à permettre de rompre cette transmission intergénérationnelle de la pauvreté.

Abondant dans le même sens, Mme Ndèye Khady Diop ministre d’Etat, ministre de la Famille, des Organisations féminines et de la Protection de l’enfance propose trois axes de lutte pour venir à bout de la pauvreté. Il s’agit de l’éducation des enfants sur laquelle il faut insister, de la renutrition des enfants et des parents surtout de la mère. Car une malnutrition de la femme enceinte, également celle de la femme allaitante, risque d’avoir des conséquences sur son enfant. Il s’y ajoute l’appui aux femmes pour qu’elle puissent développer des activités génératrices de revenue car la création de richesses chez les femmes permet surtout de mieux prendre en charge les enfants et d’améliorer leur environnement. Pour cela, il faudra éduquer les femmes (alphabétisation ciblée).

Le Lartes-Ifan a réalisé cette enquête en partenariat avec le Centre de pauvreté chronique de Londres, l’Unicef, le ministère de la Famille, le Pnud et plusieurs autres organismes. Cette première étude au Sénégal sur les dynamiques de la pauvreté consiste à reconstituer un demi-siècle d’histoire économique et sociale en prenant les itinéraires de plusieurs générations en les comparant et en essayant de voir quel est le vécu de la pauvreté à différentes strates de l’évolution des individus.

sudonline.sn

3 Commentaires

  1. il faut une reelle volonte politique de la part des gouvernants et que les senegalais se mettent au travail comme la fait l’europe et les ameriques .
    mais si nous contunuons dans ce ritme 99 % des senegalais seront au seuil de la pauvrete ,il nya pas de secret devellopons l’agriculture,leleyage l’education.si non ce serais le caos sous peut .

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