Plus nous nous éloignons de Dakar et plus le climat se durcit. Nous ne sentons plus l’influence apaisante de l’océan. Le soleil tape plus dur. Un ciel sans nuages. Les arbres se font plus rares. Davantage de baobabs perdus dans l’horizon. Beaucoup moins de manguiers. Le ciel est laiteux et poudreux. Gris. L’air est sec. L’harmattan, le vent chaud venu du Nord est déjà là depuis longtemps.
A Dakar, l’harmattan arrive plus tard. Et il est moins puissant. Moins de deux cents kilomètres nous séparent de la capitale sénégalaise et déjà nous avons l’impression d’être dans un autre monde. La route principale, celle qui mène à Saint Louis est bien bitumée. Mais les villages des environs ne sont accessibles qu’en 4×4.
Les voitures classiques ne s’y risquent pas. Pour leur part, les villageois ont choisi un tout autre moyen de locomotion. La charrette à cheval. Ce matin, des dizaines et des dizaines de charrettes chargées de pastèques quittent les villages. A destination d’un marché hebdomadaire. Les enfants sont en fête.
Sur le bord de la route, les piétons se font de plus en plus rares. Seul restent fidèles au poste les bergers peuls qui ont presque toujours un grand couteau dans la main.
Des enfants montés sur des ânes s’amusent en « martyrisant » leur monture. L’un d’eux tape la tête de son âne avec un râteau, ce qui ne contribue pas vraiment à rendre l’animal plus calme. Bien au contraire. Mais dans cette partie du Sénégal, les distractions sont rares. Et l’enfant n’est pas prêt à y renoncer.
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