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“Sénégal, un pays en perdition” (Par Cissé Kane Ndao)

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La langue, disait Ésope peut être la meilleure ou la pire des choses. Nous pouvons aujourd’hui en dire de même pour internet et les réseaux sociaux. Nous autres Sénégalais n’en mesurons pas le danger. Nous avons basculé dans une spirale de polémiques, de controverses, de scènes tragicomiques ou le vulgaire se le dispute désormais à l’obscène. De délations en dénonciations, nous en sommes venus à fouler au pied la sacralité de l’être humain, au point d’outrager la dignité de nos concitoyens, dans un élan de méchanceté gratuite nourri d’une haine qu’aucune cause, aussi légitime soit-elle ne peut ni cautionner, ni justifier.
Jésus avait dit que chacun devait s’occuper de la poutre qui pend à son oeil, au lieu d’accabler son voisin pour la brindille qui pendait à son oeil.
Richesse, pouvoir et réussite, rien ne vaut de perdre nos valeurs ancestrales renforcées par nos préceptes religieux qui fondaient la personnalité de l’homo senegalensis.

Nous sommes désormais un peuple en décadence qui ne mesure pas encore l’étendue de sa ruine morale. Car nous nous regardons toujours le nombril, et nous pensons meilleurs que les autres. Quelle absence d’humilité !

Il nous faudrait, à chacun, nous poser la question suivante :  » Si nous étions filmés dans nos pires actions, et que les images soient projetées sur notre télé, pendant que nous sommes assis avec nos épouses, nos fils qui nous admirent et nos filles qui nous aiment d’une affection sans bornes, sans oublier notre guide spirituel dont l’estime et l’affection nous donnent des frissons, comment nous sentirions-nous ? »

Sénégalais, chacun d’entre nous a un secret, des choses si inommables qu’elles sont inavouvables, et que nous souhaiterions une fois dans la tombe voir enterrées avec nous, et même, mieux, effacées de la video de notre vie que DIEU fera défiler au jour du jugement dernier.

Tous les pays du monde où les valeurs sociales qui fondaient la vie en communauté se sont délitées ont lentement mais sûrement basculé, presque quasi imperpectiblement, dans l’anomie, puis le chaos.
Aujourd’hui, la surenchère verbale a dépassé les limites. Elle est désormais supplantée par des films abjects et des accusations dont l’effet dévastateur est en train d’instiller insidieusement le venin de la haine et de la vengeance dans le coeur des protagonistes de la scène politique.

Qui est responsable ?

Au premier chef le régime : les derniers procès en cours intentés contre des opposants ciblés pour leur constance dans leur engagement politique contre eux a donné le coup de départ d’une nouvelle pratique qui a dorénavant plongé notre pays dans un combat sans régles ni éthique ni code d’honneur.

Conséquence : la loi sur la protection des données a caractère personnel est chahutée du matin au soir.

Sénégalais, évitons internet et les réseaux sociaux. Ne versons pas dans des comportements déshonorants étrangers à notre culture.
Internet et les réseaux sociaux ont largement contribué dans certains pays démocratiques à la conquête du pouvoir, par leur puissance de désinformation et de manipulation de l’opinion publique.
Au Sénégal, si nous n’y prenons garde, ils seront l’étincelle qui allumera le désastre d’un conflit social dont le Sénégal ne se relévera qu’à la suite d’un inutile et évitable-pour le moment-bain de sang.
On ne connait la valeur de la paix qu’après l’avoir perdue.
Tout le monde est averti !

Cissé Kane NDAO
Président A.DÉ.R

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