Sept millions de chômeurs – L´adversaire le plus redoutable de Macky Sall en 2017 Dr Abdou Abbas Lat Dior Diop

Le Président de la République, satisfait déjà de son mandat à mi-parcours, pense à sa réélection et déclare qu´il n´aura pas d´adversaires en 2017. Entre les discours politiques et l´action publique, il y a un décalage patent.
Macky Sall annonce le lancement de sa campagne électorale et espère se maintenir à la tête de l´État, aidé en cela par une coalition arc-en-ciel, conçue plus pour faire partir Wade que pour l´émergence du Sénégal. Le Secrétaire Général du Parti au pouvoir, qui n´a pas de majorité, essaie de remobiliser ses troupes, c´est à bon escient. Ce qu´il omet dans son discours, c´est qu´il ne s´adresse pas seulement à ses militants, qui ne pourront pas seul le réélire, mais au peuple souverain du Sénégal.
Au-delà de ses (improbables) adversaires politiques en 2017, les coupures intempestives d´électricité, l´approvisionnement insuffisant en eau, l´insécurité dans plusieurs quartiers de Dakar, la pauvreté accrue des populations (8 Millions de Sénégalais vivent avec moins de 2$US par jour soit 1000 FCFA), le chômage endémique des jeunes (59% de la population, soit 7 Millions de personnes sont sans travail) seront les potentiels antagonistes du pouvoir actuel. L´espoir de toute une jeunesse s´est estompé. Le lien social qui liait la majorité des Sénégalais et le régime actuel s´est, au bout d´un peu plus de deux ans, lamentablement disloqué.
En outre, le Sénégal se trouve, selon l´Indice du Développement Humain établi par le programme des Nations Unies pour le développement, à la 154éme place sur 187 pays les plus pauvres de la planète. Malgré ces faibles performances en manière d´indicateur de développement humain, les politiques se remettent prématurément en campagne électorale, oubliant les problèmes des Sénégalais. Une réélection en 2017 ne devrait, en aucun cas, être une priorité. Les préoccupations des Sénégalais sont ailleurs.
Nous ne pouvons pas accepter d´être perpétuellement en campagne électorale. L´émergence ne se fera que si les gouvernants, comme l´a souligné le premier ministre actuel, se mettent avec rigueur et assiduité au travail. Il nous faut une vraie et réelle gouvernance de rupture.

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