Si le mot batisseur est assez courant son féminin, batisseuse, est trés rare. Cependant voici une batisseuse qui vaut mille batisseurs par sa dimension..
Fille et petite-fille de deux grands hommes que sont, respectivement Cheikh Al Islam Baye Niasse et Mame Elhadj Abdoulaye Niasse le Grand, elle suivit les pas de ces illustres personnages.
En 1947 un autre grand du Sénégal et du Foutah prend sa main.
Cependant sa nuit de noce se transforma en nuit de douleur à cause du décés, ce jour-là, de son illustre mére, Astou Sarr. Un nom qui s’écrit en lettres d’or car il s’agit de la Mére de la Fayda , du premier et de l’actuel Khalife de la Fayda . Du Baba Lamine de la Fayda aussi.
Excusez du peu.
C’est de cette veritable Task Force de la Fayda qu’est surgie une femme, aux apparences simples. Une femme austére pour ne pas dire une ascéte. Ne prêtant aucune attention aux choses de ce monde.
Le jour de son mariage son pére lui remit un Coran avec ces mots si brefs, mais combien significatifs: » Désormais ce Coran remplacera ta mére. Il continuera de te nourrir. Et tu n’en sera jamais sevrée. »
Ce Coran a fini par remplir sa vie. Et il a successivement remplacé en elle sa mére, son pére, son époux et tous ceux qu’elle a perdus parmi ses fréres et soeurs.
Elle était celle qui se servait du Coran pour boire, manger……Il était même devenu l’air qu’il respirait.
Ses enfants par lesquels elle vit aujourd’hui ne sont pas en reste. Car, le Coran, ils en ont reçu la quintessence avec le lait maternel. Et ils sont tous montés sur le podium de l’excellence. De l’ingénieur Ben Oumar Kane, descendant de l’Almamy Abdel Kader Kane Roi du Foutah, à Ousmane Kane, Professeur à Harvard University. En passant par Mohamed Boussayri qui a repris le flambeau de sa mére pour transformer la petite école primaire en un centre d’excellence. Et qui va devenir la grande Université Zeyda Mariama Niasse où sera érigée une mosquée en son nom.
Un bon nombre de ses éléves ont été recueillis alors qu’ils étaient bébés. Elle les couchait dans son propre lit, se contentant de se coucher par terre. Eut égard à ces bébés dont elle ne connaissait ni les péres, ni les méres.
C’était le jardin intérieur de la Madone du Sénégal, de la Madone de l’Afrique, de la Madone de l’Islam. Une Mére Theresa avant la lettre.
Aujourd’hui Harvard la pleure parce qu’elle est la mére de l’un de ses illustres professeurs.
La Médina de Dakar, tout comme Médina Baye et la Médine du Prophéte(psl) qu’elle fréquenta toute sa vie la pleurent.
Oui, il s’agit d’un monument. Même du plus grand monument dédié à une femme.
Oui, la Baye Niasse est partie.
Dr Ahmed Khalifa Niasse