Le quatrième anniversaire de l’accession du président de la République Macky Sall se tient dans un contexte d’après scrutin référendaire où le débat est largement dominé par le faible taux de participation. Mais aussi sur fond de tension sociale, avec la grève des syndicats d’enseignants, de la justice, de la santé et des collectivités locales. Cette situation, selon Seydou Guèye, n’enlève en rien tous les efforts consentis et déployés par l’Etat pour apaiser la tension. Dans cette première partie de l’entretien accordé à EnQuête, le porte-parole du gouvernement souligne que Macky Sall a beaucoup fait pour ces secteurs en ébullition. Et que les 14 autres millions de Sénégalais ont aussi des demandes dans le domaine de l’habitat social, l’emploi des jeunes, etc.
Le Président Macky Sall fête aujourd’hui son quatrième anniversaire à la tête du pays. Quel bilan politique tirez-vous de sa gestion ?
Nous sommes aujourd’hui dans une dynamique tout à fait différente. D’un point de vue politique, le Président Macky Sall a prouvé qu’il est un homme de consensus, un homme ouvert et un homme de dialogue. Quand vous examinez ce qui est Benno bokk yaakaar (Bby), la coalition dominante de la majorité présidentielle, vous vous rendez compte que c’est la seule coalition connue jusqu’ici dans l’histoire politique du Sénégal qui a fait ce chemin, en ayant fait un cycle électoral entier. Et il est toujours avec l’essentiel de ses alliés. Peu de partis politiques qui étaient avec lui au second tour, manquent aujourd’hui à l’appel et ça, c’est pour des raisons qui leur sont propres. Donc, c’est un homme de dialogue qui s’est stabilisé et qui a construit une trajectoire qui devrait nous valoir l’émergence. On a aujourd’hui des orientations qui sont stabilisées en matière de développement et la politique ne vaut que quand elle sert à régler les problèmes du plus grand nombre.
Quelles sont ces orientations dont vous parlez ?
Au niveau de l’ordonnancement de l’acte public, le Président Macky Sall est parti d’un concept fondateur d’un nouvel ordre de priorité, qui lui a permis d’ouvrir un chantier social dans lequel il y a un paquet de réalisations : bourses de sécurité familiale qui concernent 300 mille ménages, couverture maladie universelle, prise en charge du 3ème âge par la revalorisation de la pension de retraite, action efficace sur la baisse des loyers et complétée par une politique hardie de logements sociaux, du maintien du coût de la vie, puisque depuis que le Président Macky Sall est en place, il n’y a pas eu d’augmentation sur les prix des denrées de première nécessité. Au contraire, c’est l’effet inverse que nous avons, avec pour la première fois, en moins d’un an, deux baisses sur les prix du carburant. Certes le cours du pétrole a beaucoup contribué à le faire, mais c’est une option politique fondamentale de se mettre au service des plus pauvres.
A propos de la baisse des prix du carburant, les usagers attendent depuis lors une diminution sur le prix du transport. L’Etat a-t-il pris des dispositions dans ce sens ?
Il y a un dialogue avec les professionnels du secteur des transports. Je pense que la baisse a été assez substantielle parce que pour la première, le montant portait d’au moins sur 100 F CFA et pour la deuxième, autour de 50 F CFA. Donc, il y a des négociations à ouvrir, puisque cela participe à l’amélioration du pouvoir d’achat des populations.
Le constat est que les gens ne mettent pas la même diligence pour augmenter les prix, quand il s’agit de les baisser !
Vous savez, nous sommes dans un modèle économique où les prix sont libres, même si c’est encadré par l’Etat. Donc, il y a une concertation à ouvrir entre les différentes organisations du secteur du transport et les associations des consommateurs, pour qu’on pose sur la table une bonne analyse de la structure des prix et arriver à un prix concerté et consensuel du transport. Mais je ne désespère pas, on devra y arriver.
Ce quatrième anniversaire de l’accession du Président Macky Sall à la magistrature suprême se tient sur fond de tension sociale, avec la grève des syndicats d’enseignants, de la justice, de la santé et des collectivités locales. Tous réclament la même chose, le respect des engagements pris par l’Etat. Le régime n’a-t-il pas failli à ce niveau ?
Le régime a fait ce qu’il fallait faire. Il a accepté d’ouvrir des négociations avec les organisations syndicales. Le principe qui a toujours guidé les négociations sous le régime du Président Macky Sall, c’est de ne s’engager que sur ce qui est de l’ordre du possible. Différents points ont été consignés, comme étant des points d’accord. Je veux parler de ce qui a été fait au titre de la régularisation des volontaires et vacataires avec une prise en compte, depuis 1992, et une actualisation indiciaire. Je veux parler également des choses qui ont été faites dans le cadre de la politique d’habitat pour ce secteur et celles qui ont été réglées au titre de la formation et de la revalorisation salariale. Puisque, pour ce qui est de la régularisation de la situation des volontaires et des vacataires, il y a un impact assez incident et très fort sur les cotisations retraites, le tout a été un paquet qui a été signé avec les syndicats et qui commence à être mis en œuvre. Mais en matière d’Etat et en matière budgétaire, on est assujetti à la logique de la planification.
Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, il faut que les Sénégalais entendent bien que, depuis que le Président Macky Sall est là, il y a à peu près un programme d’investissement de 350 milliards de nos francs. Ce qui équivaut à tout ce qui a été fait depuis l’indépendance. Il est question de l’amélioration des conditions pédagogiques et universitaires, avec la réhabilitation ou la construction de laboratoires dans les facultés. Il est question de logements sociaux pour les enseignants, de logements pour les étudiants, avec la réception, il n’y a pas longtemps, de plus 1 400 lits, etc. Ensuite il y a le projet de la création, sur la même période, de deux universités sur financement propre : l’université de Dakar Amadou Mokhtar Mbow et l’université Cheikh Ibrahima Niasse avec des vocations agricoles, les Instituts supérieurs d’enseignements professionnels (Isep) qui sont en train d’être livrés.
Les syndicats sont dans la vocation de défendre les intérêts des travailleurs. Avec ça, on est totalement d’accord. Le mode de résolution est de passer aux négociations et de stabiliser des points d’orientation et de suivi des engagements dans leur exécution. Mais au-delà de cela, quand effectivement les choses commencent à avoir des relents politiques, on n’est plus dans la rationalité syndicale.
Les syndicats reprochent souvent à l’Etat de ne pas respecter les délais fixés.
Ça, c’est peut-être des ajustements à établir. Mais la signature de l’Etat est quelque chose d’assez important. Quand l’Etat signe quelque chose, il s’en acquitte, mais sur la base des moyens de programmation budgétaire. Tout puissant que soit l’Etat, il est assujetti à des contraintes. Celles-ci, ce sont les contraintes du cadrage macroéconomique et des disponibilités budgétaires. C’est au regard de tout cela qu’il est mis en place un dispositif de programmation qui doit être suffisamment partagé. Je suis d’accord. Mais, je pense qu’il y a ce bruit parce que, tout simplement, nous n’avons pas communiqué sur tout ce qui a été fait. L’Etat a fait énormément pour les syndicats.
Est-ce que le moment n’est pas venu de discuter sérieusement de ce que l’Etat peut faire cette année, l’année suivante et les années d’après. Parce qu’en attendant, ce sont les élèves et les étudiants qui sont lésés ?
Quand l’Etat signe avec des organisations syndicales un pacte de stabilité et de croissance pour l’émergence, il invite les forces syndicales à passer d’une rationalité conflictuelle à une autre qui soit plus consensuelle. Et c’est dans le cadre de ce consensus que nous pouvons construire le développement de ce pays. C’est dans le cadre de ce consensus que nous pouvons être d’accord que l’Etat fait énormément pour l’administration et les membres de la fonction publique. Et que l’Etat ne peut pas tout faire et toujours au profit des fonctionnaires, au détriment de 14 autres millions de Sénégalais qui ont des demandes dans le domaine de l’habitat social, l’emploi des jeunes, etc. Je pense qu’il nous faut un sursaut national.
En parlant d’emploi, le chef de l’Etat avait pris des engagements à ce propos. Après quatre ans de magistère, pensez-vous que le bilan soit reluisant ?
Le bilan est bon, puisqu’en termes de création nouvelle d’emplois, au-delà de ce qui est produit par la dynamique économique, l’Etat a injecté beaucoup de ressources. Il met en place des modèles avec des programmes qui sont tirés par la valorisation du secteur primaire, par l’agriculture, à travers les domaines agricoles communautaires. Donc, le modèle est assez convaincant pour produire de l’emploi et créer de la richesse.
Au-delà de cela, vous avez les modèles d’auto-emploi qui sont financés par une autre philosophie ; des projets avec un dispositif qui accompagne tel que le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) qui permet à ceux qui financent des activités de créer de la valeur ajoutée. Il y a maintenant un accompagnement qui est mis en place, avec un dispositif qui produit des services non financiers. Avec les emplois qui sont créés par la croissance, les emplois qui sont issus des modèles que nous expérimentons tels que les domaines agricoles communautaires, les dispositifs de soutien à la promotion de l’entrepreneuriat féminin et de l’emploi des jeunes, nous arriverons au bilan, pas loin de l’objectif qui était initialement annoncé.
Avec le taux de croissance confirmé à 6,5%, les signaux semblent au vert. Mais jusqu’à présent, les difficultés persistent. Comment comptez-vous faire pour que les fruits de cette croissance soient partagés par tous ?
Ce qui est visé comme objectif de croissance pour construire l’émergence, c’est bien au-delà de 6,5%. Mais il faut se satisfaire et se féliciter d’arriver à ce niveau de performance, puisque quand le débat a été ouvert, en début d’année, sur une croissance à 6,4%, nous avons entendu beaucoup de nos compatriotes fustiger cela, en disant que c’était de la tromperie. Mais maintenant que le Fmi confirme un taux supérieur à ce qui a été annoncé, nous n’entendons personne applaudir. Donc ça, c’est un premier fait, un premier constat.
Le deuxième constat est que, pour arriver à ce niveau d’une croissance qui permette aux Sénégalais de bien le sentir, nous visons justement, et c’est cela l’axe 2 du Plan Sénégal émergent, une croissance inclusive, c’est-à-dire une croissance qui est riche en contenu social. Ce n’est pas uniquement l’indicateur ou le niveau de croissance, mais c’est la qualité de la croissance, parce qu’elle est riche en contenu social, parce qu’elle crée suffisamment d’emplois. Elle règle les problèmes d’inégalité dans la société et elle permet aux Sénégalais de jouir des fruits de leur travail. Et c’est par le chemin de la transformation structurelle de notre économie et le tout assis sur les problèmes de gouvernance et de sécurité que nous allons construire notre modèle d’émergence.
A suivre…
PAR GASTON COLY & ASSANE MBAYE
Quelque chose de grave est entrain de se passer inaperçu, à la fin de ce référendum. Le ministre de l’intérieur annonce, avant référendum 12 381 bureaux de vote.
La preuve ici:
http://www.sencms.com/news/Politique/organisation-du-referendum-la-situation-_n_176303.html
Pour proclamer les résultats, je juge Kandji déclare 13 594 bureaux de vote.
La preuve ici:
https://www.youtube.com/watch?v=t4WUK-_V3Ns&feature=youtu.be
1 213 bureaux de vote de différence, c’est pas une petite affaire.