Seul expatrié du groupe d’Aliou Cissé pour les Jeux de la Francophonie prévu en septembre à Nice (France), Seydou Sy, gardien de but du Milan AC, affirme ses objectifs. Il ne cache pas son envie d’intégrer l’équipe nationale et de bousculer la bande de Bouna Coundoul pour ce faire une place.
Entretien
Seydou, présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis né le 12 décembre 1995 à Dakar, j’ai débuté au centre de formation Marseille à Dakar. J’ai eu une sélection en 2010 avec les cadets contre le Liberia. Je suis parti en Turquie rejoindre un club à Istanbul où évoluaient Kamil Zayette et Achille Webo. C’est l’an dernier que j’ai rejoint Milan AC.
Je n’ai pas encore signé un contrat pro car, en Europe, si vous n’avez pas 18 ans, vous ne pouvez le faire. J’ai 17 ans et demi.
Qu’est-ce que cela vous fait d’être appelé en sélection olympique ?
Un plaisir de retrouver ma famille et mes amis. C’est aussi un honneur de porter pour la deuxième fois le maillot national. Je vais travailler dur car je suis ici pour l’équipe nationale, c’est mon objectif. Je ne suis pas pressé mais c’est mon objectif. Je ne connais pas personnellement Giresse mais je suis ses matchs. On sent qu’il a envie d’aller au Brésil en 2014. On est leader de notre poule et on a des chances d’obtenir notre ticket de qualification s’il plaît au Bon Dieu. Je ne connais pas non plus les gardiens comme Bouna Coundoul, Ousmane Mané et les autres. Mais, je suis prêt à venir les bousculer si on me donne ma chance (rires). Je veux une place en sélection, c’est clair.
Vous allez partir à Nice, on vous a-t-on briefé sur ce qui vous attend aux Jeux de la Francophonie ?
Bien sûr, le discours du coach est compris. Ce sera difficile, une seule équipe va sortir du groupe, j’espère que ce sera nous, c’est la raison pour laquelle on nous a tué aux entraînements d’aujourd’hui (hier matin) avec le test de Cooper. J’étais fatigué car je viens de terminer les vacances et je suis resté un mois sans m’entraîner. Et quand je voyais mes coéquipiers courir, cela me donnait le courage de continuer, je ne voulais pas être le dindon de la farce. Je suis resté digne c’est pour cela que je n’ai pas lâché, mais Aliou Cissé nous a fait bosser. Ce n’est pas un jeu, on comprend qu’il attend beaucoup de nous pour se faire respecter.
Et en club au Milan AC, vous êtes bien intégré ?
Au début, ce n’était pas facile avec les Italiens. Nous sommes trois Africains en équipe réserve, je suis le seul Sénégalais avec deux Nigériens. Il y a Mbaye Niang en équipe A. Et comme je suis le seul gardien black, les Italiens nous critiquent et disent qu’il n’y a pas de bons gardiens en Afrique. Ils regardent les CAN et font un jugement négatif sur nos portiers. Ils nous sous-estiment et le disent ouvertement. Même notre pays n’est pas épargné, ils disent que le Sénégal n’a pas de bons gardiens, que c’est du toc que l’on a.
Et le racisme souvent décrié par les joueurs africains…
Il existe mais je ne le sens pas. Je joue en équipe réserve. Mon coach vit au sud de l’Italie, précisément à Naples où il y a beaucoup d’Africains. Il n’est pas raciste et me couve bien. Il m’encourage beaucoup et me dit souvent que si je travaille bien, je peux intégrer l’équipe nationale de mon pays.
LE STADE/SENEPLUS.COM