L’affaire des appels entrants de la Sonatel continue d’empoisonner l’atmosphère au Sénégal. Sidya Ndiaye Secrétaire général, de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) a révélé au cours de l’Ag du M23, tenue à la Maison du Ps que Wade a promis à Mody Guiro et Mademba Sock 5 milliards sur les appels entrants en échange de leur silence. Une révélation qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre. Sidya Ndiaye, Secrétaire général de la Fgts, a accusé hier, au cours de l’Ag du M23, à la Maison du Parti socialiste Mademba Sock et Mody Guiro d’être des leaders syndicaux corrompus. «Wade leur a promis 5 milliards dans le dossier de la Sonatel (les surtaxes sur les appels entrants) en échange de leur silence dans ce dossier. C’est pourquoi, on ne les entend pas dans ce combat ; ils refusent de s’approprier le combat des travailleurs.» A cause de l’argent, ils veulent aujourd’hui sacrifier la Sonatel et ses travailleurs, s’est offusqué M. Ndiaye. «Nous leur disons stop. Nous, nous n’avançons pas masqués. Je les mets au défi en me prouvant le contraire, c’est-à-dire à venir prendre part à la marche de la Sonatel.» Pourtant, se désole notre interlocuteur, les travailleurs de la Sonatel sont affiliés aux deux centrales syndicales dirigées par Mody Guiro et Mademba Sock. Et M. Sidya Ndiaye de relater toutes les peines du monde que lui et ses compagnons de lutte ont rencontrées dans leur entreprise auprès des centrales syndicales, afin qu’elles s’approprient le combat du peuple. En vain. «Les démarches que nous avons entreprises au niveau des centrales syndicales se sont heurtées à des reticences, soit pour des raisons de sigles, soit pour des raisons de lignes». Las d’attendre, un hypothétique soutien, M. Ndiaye et ses camarades se sont résolus à changer de stratégie et de tactique pour directement s’adresser aux travailleurs. «Nous les avons organisés pour mieux faire face aux défis qui assaillent notre pays : préservation de l’emploi, de l’outil du travail», dit-il. «Le Sénégal, notre pays, est aujourd’hui à la croisée des chemins. Par conséquent, il a besoin d’un mouvement social fort qui doit appuyer le M23», a soutenu le leader du Fgts, qui ajoute que «le combat pour la défense de la République vaut tous les sacrifices».
Sidya Ndiaye assure que rien ne pourra leur faire dévier, lui et ses camarades, de leur trajectoire, ni les menaces ni les intimidations. Pour lui, la jonction entre politiques et mouvements syndicaux est nécessaire. C’est pourquoi, il leur renouvelle à travers le M23, sa main tendue. Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, puisque le M23 présidé par Alioune Tine et Amath Dansoko va participer à la marche des travailleurs de la Sonatel, ce matin.
Cheikh Tidiane Dièye, membre du Comité de coordination du M23, porte-parole du jour, confirme : «Le M23 a décidé d’apporter tout son soutien aux travailleurs de la Sonatel pour au moins deux raisons : l’une est liée au fait que l’Intersyndicale de la Sonatel est membre à part entière du M23 ; et l’autre est liée à un combat de principe, à savoir la transparence et la bonne gouvernance. Et justement, le combat sur les appels entrants en est un.» Le M23 appelle tous ses membres à se mobiliser pour peser sur la balance afin que les travailleurs atteignent leur objectif.
Par ailleurs, M. Dièye a aussi annoncé que le M23 s’achemine vers une mobilisation populaire massive, le vendredi, à la Place de l’Obélisque, et un peu partout dans le pays. La nouveauté, cette fois, informe-t-il, est que la parole sera donnée au peuple, celui-là qui se débat au quotidien dans des difficultés de tous ordres et de toutes natures. «Qu’il s’appelle Sénégalais lambda, artiste, simple anonyme, il montera à la tribune et sa parole sera la position du peuple ; donc du M23», déclame M. Dièye. Ce jour, un message ferme sera délivré à Wade. En substance, voici la teneur de ce message : «Le peuple souverain, dernier rempart contre l’injustice, les tripatouillages, la violation de la Constitution vous dit, à vous Wade, qu’il s’opposera par tous les moyens possibles à la violation de sa Constitution, sa propriété et qu’il ne vous permet pas de briguer un 3e mandat, synonyme de chaos, puisque la Constitution vous l’interdit.»