Situation sociale explosive : La société civile fait jonction et accentue la pression sur le pouvoir

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La société civile organise une semaine nationale de protestation contre les inondations, les délestages, la discrimination dans la distribution des semences et contre le harcèlement du journaliste Latif Coulibaly. Cette semaine débutera le 31 juillet à Dakar par une marche contre les délestages et se terminera le 7 août à Kaolack par une manifestation contre l’absence de politique agricole.

Après la marche, aujourd’hui, des intellectuels du Sénégal contre les délestages, les organisations de la société civile vont, à leur tour, battre le macadam au niveau national pour montrer leur courroux face aux délestages et aux inondations. Regroupées autour du Cadre de concertation et d’action de la société civile (Casc), une quinzaine d’organisations de la société civile vont organiser, en effet, une semaine nationale d’action. Ce, pour exprimer leur ras-le-bol face aux coupures intempestives d’électricité, à l’inaction du gouvernement face aux inondations, à la discrimination dans la distribution des engrais et des semences dans le monde rural et à la violation des droits de l’homme avec le ‘harcèlement juridique’ contre le journaliste Latif Coulibaly. Cette semaine de protestation débutera le samedi 31 juillet par une marche nationale à Dakar, contre les délestages de la Senelec et se terminera dans la région de Kaolack le 7 août, par une marche contre l’absence de politique agricole.

En outre, et toujours dans le sillage de cette semaine, ces organisations apolitiques vont organiser une marche de protestation contre l’inaction du gouvernement face aux inondations de la banlieue. Le 31 juillet, à partir de 10 heures, les manifestants arpenteront la route des Niayes. En effet, la marche partira de la police des Parcelles assainies et se terminera au niveau du rond-point de la Case. Il s’agit, pour les organisateurs, de créer et de maintenir la pression sociale jusqu’à ce qu’une solution structurelle concertée et consensuelle soit trouvée relativement à l’électricité, avec des structures et mécanismes de suivi pour sa mise en œuvre. Car, pour les organisations de la société civile, il n’est plus question face à une question majeure qui interpelle tout le monde que quelques uns se battent pour le bien de tous. ‘Désormais, toute la société civile va se poser en bouclier’, a souligné Mamadou Mbodj, secrétaire général du syndicat enseignant Cusems et membre du Casc. ‘Depuis plusieurs jours, on assiste à des protestations spontanées de populations aussi exaspérées que désemparées face aux coupures intempestives et récurrentes d’électricité qui paralysent leur boulot et ruinent leurs efforts, les laissant impuissants face à la canicule accablante et sans réponse voire sans espoir quant à l’avenir immédiat. Au légitime déferlement des forces populaires, induit par la gestion calamiteuse et affairiste de la Senelec, les pouvoirs publics opposent des lacrymogènes et des arrestations, passant ainsi de la violence institutionnelle à la violence répressive’, a indiqué Mamadou Mbodj.

‘Pour transcender ce face à face dantesque, le Casc propose de prendre en charge les préoccupations légitimes des populations jusqu’à leur satisfaction optimale, en offrant aux citoyens mécontents des moyens légaux et non violents de manifester leur désappointement’, a-t-il poursuivi, expliquant qu’un plan d’action en quatre actes a été adopté à l’exécution duquel le Casc va s’associer avec tous les syndicats et associations de la société civile qui accepteront de répondre à son appel. Par ailleurs, Mamadou Mbodj qui a exigé la démission du ministre de l’Energie Samuel Sarr qui, dit-il, ‘a montré ses lacunes’, a aussi souhaité l’audit de la Senelec. Cela, afin que la lumière soit faite dans le secteur de l’énergie, a-t-il dit. D’autre part, le secrétaire général du Cusems s’est insurgé contre la volonté de l’Etat de déguerpir les populations sinistrées de la banlieue, soulignant qu’on ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur gré.

De son côté, l’iman Youssoupha Sarr, qui avait dirigé la fronde des imans de Guédiawaye contre les surfacturations de la Senelec, soutient que ce plan d’action national de la société civile montre que le Sénégal appartient à tout le monde. En plus, selon lui, face aux actions incontrôlées et violentes ces derniers temps à travers l’ensemble du Sénégal contre les délestages et la volonté de l’Etat de déplacer les sinistrés, l’action des organisations apolitiques vise à empêcher que le pays ne sombre dans la violence et l’anarchie. ‘Si les frustrations individuelles ne sont pas canalisées, le pays risque de basculer dans la violence et le désordre’, a-t-il prévenu.

Charles Gaïky DIENE

walf.sn

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