Youssou Ndour est redevenu subitement un citoyen engagé après le silence qui suivi l’obtention de l’autorisation d’émettre de sa télévision, Tfm, suivie d’une forte médiatisation ponctuée de remerciements appuyés au Chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade. En effet, vers la fin de la soirée, Youssou Ndour qui avait d’ailleurs invité Karim Wade à ce Grand Bal (invitation que celui-ci a déclinée) a annoncé « qu’il continuerait à s’investir dans la vie politique sénégalaise avec son parti citoyen jusqu’aux élections présidentielles de 2012 ». Pourquoi ce subit regain de citoyenneté, jadis, tue ? L’enfant de la Médina, sur les ondes de la Rfm, répond : « Beaucoup avaient épilogué sur la mort du mouvement « Fekke ma ci boole », disant que puisque j’ai obtenu l’autorisation pour Tfm, ce mouvement est fini. Erreur. Ce mouvement est une prise de conscience. Nous allons jouer notre partition dans la marche de ce pays. Ceux qui nous dirigent le font sur la base de la confiance que leur a accordée les populations. Et c’est cela que nous cherchons à travers nos actions. Si on gagne, on dirige. Si on perd, on félicite les gagnants et la vie continue. Je n’ai pas dit que je serai candidat, mais j’apporterai mon soutien à un candidat. « Fekke ma ci boole » va continuer sa mission ».
Toujours selon lui : « Depuis l’obtention de la licence de TFM, il y a eu beaucoup d’interprétations. Des gens ont dit que je me suis tu parce que je l’ai reçu. J’attendais Bercy qui est une grande tribune pour me prononcer ».
A l’en croire, « la politique n’appartient à personne ». Et tant qu’il vivra, son mouvement va continuer. Un mouvement qui va le ressembler. « Mon mouvement va me rassembler : je suis un homme de paix, un homme de vision et un homme pour le travail ».
Auparavant, Youssou Ndour, pour l’occasion, entouré de vedettes féminines de renom, comme sa belle-soeur Viviane qui sortira un nouvel album début juillet, ou la jeune cap-verdienne Mayra Andrade qui interpréta avec lui Birima, ou encore Titi, la nouvelle reine du mbalakh, originaire de Guinée ont cassé la baraque. Outre ses hôtes musiciens, il faut signaler que la lutte avec frappe, ce sport très prisé au Sénégal a été présentée à la diaspora venue à Bercy, à travers la signature du combat Balla Gaye 2/Balla Bèye 2.
Accompagné par ses vieux complices du Super Etoile de Dakar, Jimmy Mbaye à la guitare, Mbaye Dièye Faye aux percussions et Assane Thiam au tama (petit tambourin d’aisselle), Youssou Ndour a donné un concert de plus de quatre heures, en boubou, dans un répertoire reggae et mbalakh.
Au total, 22 titres distillés tout au long d’une soirée dansante comme il aime les organiser pour son cher public sénégalais, venu pour l’occasion des quatre coins de l’Hexagone et même pour certains de Belgique, Suisse ou Allemagne. Youssou avait tenu également à convier près de 200 invités pour un week-end parisien enflammé.
Ferloo avec Rfi.fr