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Soleil : la vérité sur un licenciement qui divise. (Par Papa Abdoulaye Sy)

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Ce n’est pas seulement le COVID 19 qui secoue les entreprises. Au quotidien national Le Soleil par exemple, le climat social n’est pas, non plus, au beau fixe après que le directeur général Yaxam Mbaye a licencié Madame Croquette Fatou Ly Sall, agent commercial, pour fautes lourdes. On lui reproche, entre autres, insubordination, défiance envers le Directeur général et perte de confiance.
Selon Yaxam Mbaye, cette mesure, jugée radicale par certains agents, est relative au refus de la concernée de se plier aux injonctions c’est à dire aller se faire consulter après avoir manifesté des symptômes d’un état grippal ponctué de toux et d’éternuements, ou quitter son poste de travail et rentrer chez elle après avoir reçu une alerte écrite de collègues avec lesquels Madame Croquette partageait le même espace de travail.

Abus de pouvoir ?
En matière de travail, la législation sénégalaise est un arsenal composé du code du travail, de la convention collective nationale interprofessionnelle (CCNI) et de l’application des décrets. La nouvelle Convention collective nationale interprofessionnelle date du 30 décembre 2019. Elle est entrée en vigueur le 08 janvier 2020. Le code du travail et la CCNI stipulent que l’employeur est responsable de la sécurité et de la protection de la santé physique et mentale du salarié. A ce titre, il doit prendre des mesures de prévention pour assurer la sécurité physique et mentale.
Ainsi l’article 176 du code du travail prévoit: « l’état de santé des travailleurs doit être soumis à une surveillance régulière dans les conditions et suivant les modalités fixées par l’autorité administrative. Cette surveillance comporte un examen médical préalable à l’embauche et des examens périodiques ». L’article 178 précise: « les employeurs doivent prévoir, en cas de besoin, toutes mesures permettant de faire face aux situations d’urgence et aux accidents y compris des moyens suffisants pour l’administration des premiers secours. Ce qui veut dire dans ce cas d’école, selon le juriste Abdoulaye Santos Ndao que  » vu le contexte actuel l’employeur l’a invité à se faire depister pour preserver la santé des autres. Son refus pourrait etre constitutif d’insubordination ». Donc Yaxam Mbaye « n’a pas tort. C’est l’application du principe de précaution », ajoute le spécialiste du droit. De toute manière, seul le juge est habilité à juger si la faute est lourde ou pas. En attendant, la tempête risque de prendre forme dans un contexte déjà très tendu.

Les syndicats de la boîte à couteaux tirés.
Une situation qui a fait réagir le Synpics qui qualifie d’ »abusive, illégale et injuste » la décision du directeur général. Dans un communiqué, il est clairement mentionné que que le seul tort de Mme croquette est le « délit d’éternuer ». Une façon sarcastique de le qualifier d’abus de pouvoir. Un soutien de taille pour l’agent qui a été licencié. Mais elle ne devra pas compter sur le soutien de ces camarades affiliés à la Cnts. Ils estiment que le licenciement est bien motivé par le directeur général. Malgré ces deux positions différentes de ces deux syndicats, il demeure un point commun. Chaque partie est en train de s’investir pour la réintégration de Madame Croquette.

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