Les insurgés islamistes shebab ont annoncé jeudi 22 septembre avoir commencé à renvoyer des milliers de déplacés vers leur village d’origine, qu’ils avaient fuis pour échapper à la sécheresse et à la famine. Des camions bondés ont commencé mercredi en fin de journée à emmener ces déplacés des camps installés dans et autour de la ville de Baidoa, un bastion shebab situé dans le sud de la Somalie, vers leur région d’origine.
« Les combattants moudjahidines, soucieux d’aider les gens déplacés par la sécheresse, ont commencé à travailler sur des projets pour les ramener chez eux, où ils seront aidés, si Dieu le veut », a déclaré à la presse un responsable shebab. Les familles « ont été ramenées chez elles avec de la nourriture destinée à les nourrir pendant trois mois », a assuré ce responsable.
LES SHEBAB RÉCUSENT L’EXISTENCE D’UNE FAMINE EN SOMALIE
Les régions du sud de la Somalie contrôlées par les shebab sont celles où une sécheresse de grande ampleur a dégénéré en famine. Quatre millions de Somaliens sont en situation alimentaire précaire, dont trois millions dans le sud selon l’ONU, et 750 000 personnes sont menacées de morts. Cette catastrophe humanitaire est due en grande partie aux restrictions imposées par les shebab, qui n’autorisent qu’une poignée d’organisations humanitaires internationales à travailler dans les régions qu’ils contrôlent, et encore de façon très limitée.
Les shebab, qui récusent l’existence d’une famine en Somalie, ont tenté d’empêcher par la force ces derniers mois l’exode des populations des régions qu’ils contrôlent. Ils accusent également le fragile gouvernement de transition somalien, contre lequel ils combattent, de vouloir profiter de la sécheresse pour les mettre en difficulté politiquement. Ils se disent prêts en revanche à collaborer avec des organisations caritatives locales ou musulmanes.
avec lemonde