La France pour étouffer cette revendication légitime du peuple Africain de s’émanciper définitivement du joug colonial a cru bon de convoquer ses sous préfets à Paris. L’objectif étant de faire croire aux Africains que la France a la ferme volonté de secourir cette Afrique qui la sert de roue de secours car sans elle la Marianne serait en faillite depuis des lustres.
La France, c’est 2650 milliards d’euros de dette publique en 2020, soit 115,7% du PIB (ensemble des biens et services produits au cours d’une année), soit “une dette de 39 300 euros par Français” (25 741 500 Fcfa). Où tire-t-elle donc son argent pour venir en aide à ses pays Africains immensément riches en ressources minérales (Pétrole, gaz, zircon, or)?
Nous savons tous que ce sont les excédents générés par les comptes d’opération. La France exige pour que le taux de change entre les deux devises (1euro=655Fcfa) reste fixe une garantie. Ainsi, depuis 2005, les pays de la zone franc ont l’obligation de déposer 50% de leurs ventes à l’extérieur auprès du trésor public Français. A chaque fois donc que nous échangeons avec la Chine, par exemple, la moitié de notre devise reste en France plus précisément dans ce compte d’opération.
Compte qui sert à prêter l’argent des Africains à d’autres Africains. A chaque fois que la France veut émettre un prêt au au Bénin, au Burkina, à la Guinée Bissau, au Mali, au Niger, au Togo, au Sénégal ou à la Côte d’Ivoire, elle vient puiser dans ce compte d’opération avec des intérêts toujours au profit du prêteur c’est à dire la Banque de France.
Ainsi, au 31 décembre 2014, les avoirs extérieurs nets pour la zone UEMOA s’élevaient à 5208 milliards de FCFA et pour la zone CEMAC à 8387 milliards de FCFA soit un cumul de 13 595 milliards de FCFA.
La France en apparaissant comme un généreux donateur fait, dans la réalité, de l’extorsion de fond via un chantage (garantie de la monnaie) qui ne dit pas son nom.
Ces DTS (Droits de Tirages Spéciaux) brandis par Macron et le FMI ne sont qu’une poudre aux yeux qui est destinée à endormir davantage le peuple Africain parce que dans les faits ils serviront à relancer les activités des entreprises Françaises qui sont pratiquement tous à l’arrêt depuis la survenue de la pandémie du coronavirus. La France a enregistré un déficit de 211,5 milliards d’euros en 2020.
Comme toujours, Macron pour réanimer son secteur privé à l’agonie se sert de ses valets locaux à la solde de l’impérialisme en utilisant le service de la dette qui est l’instrument le plus puissant fomenté par les occidentaux (FMI, Banque mondiale) pour maintenir nos états sous leur tutelle.
Pourquoi accorder seulement 33 milliards de $US de ces DTS aux Africains alors qu’une enveloppe de 650 milliards de $US a été dégagée? Pourquoi recourir à ces DTS alors que les 14 pays de la zone CFA disposent de 13 595 milliards de FCFA dans leur compte d’opération ?
Ces DTS, loin de sortir le Sénégal dans l’état de pauvreté chronique dans lequel il se trouve, l’enfonceront dans le giron des États pauvres très endettés.
Nous tenons à faire savoir à Emmanuel Marcron que nous peuple Africain n’avons aucun problème avec le peuple Français car nul ne peut refaire l’histoire. Cependant, nous demandons solennellement l’arrêt de cette aliénation monétaire qui empêche véritablement le développement des pays de la zone Franc.
Nous exigeons également l’arrêt de la centralisation des réserves de change auprès du Trésor public Français et le retrait de tous les représentants Français auprès des organes de décision des pays de la zone Franc tels que le conseil d’administration de la BECEAO, la commission bancaire et le comité de politique monétaire car aucun Africain ne siège au niveau de la Banque Centrale Européenne. En clair, nous voulons des banques centrales réellement indépendantes et autonomes qui décident seules des choix de leur politique monetaire et l’imposent aux autres en fonction de leurs seuls intérêts.
* Moïse Rampino