Une commission du Sénat avait convoqué les dirigeants de Tigo hier à 10h, pour les entendre sur les conditions d’attribution de la licence Sentel. Non seulement les responsables de Tigo, notamment le directeur général et le président du conseil d’administration, n’ont pas déféré à la convocation, mais ils ont, dans une lettre, presque servi une leçon de droit à Daouda Faye et Cie. L’opérateur de téléphonie mobile ne compte pas déférer à une autre convocation du Sénat.
S’ils veulent faire la lumière sur l’attribution de la licence Sentel, le sénateur Daouda Faye et les membres de la Commission d’enquête du Sénat devront chercher ailleurs qu’auprès des dirigeants actuels de Tigo. Selon des sources autorisées, le directeur général, le président du conseil d’administration Pape Abdoul Bâ, et un responsable de la maison-mère Millicom avaient reçu, vendredi dernier, des convocations pour être entendus, hier à 10 heures précises. Les responsables de Tigo n’ont pas déféré à la convocation et mieux, ils ont envoyé à la commission du Sénat une lettre, véritable cours de droit.
Les responsables de Tigo ont indiqué à la Commission que ces auditions ne pouvaient se faire. Les affaires pendantes devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) étant frappées du sceau de la confidentialité, ce serait violer cette clause que d’évoquer le dossier dans d’autres instances. En effet, à la suite de la procédure intentée contre elle par l’Etat devant le tribunal hors classe de Dakar, Tigo avait porté l’affaire devant l’instance de la Banque Mondiale, qui s’était réunie, il y a de cela quelques mois à Paris.
« Ce serait violer la clause de confidentialité, alors que nous sommes dans l’attente du délibéré », indique une source proche de Millicom. C’est cet argument que les responsables de Tigo ont porté à l’attention du Sénat. Fait insolite, c’est hier que le tribunal hors classe de Dakar avait appelé le dossier opposant l’Etat à Tigo. Mais l’Etat, dans l’attente de la décision du Cirdi, a demandé le report du procès, prévu désormais le 28 juillet prochain.
Au demeurant, les responsables actuels de Tigo ne comptent pas, même ultérieurement, déférer à une quelconque convocation du Sénat. « S’ils veulent savoir comment la licence a été octroyée, ils n’ont qu’à entendre les membres de la Commission de l’époque qui, heureusement, sont toujours vivants. S’ils veulent, par contre, se faire de la publicité, ce sera sans nous », tonne une source proche de Tigo.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info