Deux années qui auraient dû être belles et qui, hélas, ont occasionné de vilaines blessures. Deux années de perdues sur l’autel de la politique politicienne et de l’envie bête et improductive de vengeance. Quel gâchis pour la République qui aurait pu se concentrer sur d’autres priorités durant ce laps de temps. Par exemple augmenter le niveau de vie de nos compatriotes, lequel s’est considérablement dégradé au point que ce beau pays figure parmi les plus pauvres du monde selon le classement du PNUD.
Après dix ans d’un magistère tranquille, voilà que tout dérape un mois de mars de l’année 2021 pour plonger ce beau pays dans un cycle de violences qui ne s’est arrêté qu’en février dernier. Alors que l’on pronostiquait le pire, ce beau peuple a déjoué les cassandres en montrant sa volonté et surtout sa capacité de sortir de ce tourbillon de haine et d’affrontements qui opposait deux camps, semant ainsi les graines de la division.
Hier, à la vue des images montrant le Chef recevant le président nouvellement élu et le leader du Pastef, les cœurs sensibles ont dû voir une larme couler sur leurs visages. Conseillé par des hommes dignes et ayant le sens de l’honneur, de la vérité et de la justice, le Chef aurait pu nous épargner ce que nous avons vécu ces deux dernières années.
Mais, animé par une volonté de « tuer », il s’est montré intraitable à travers des envolées guerrières qui présageaient le pire pour le Sénégal avec une éventuelle confrontation des deux camps. Dans trois jours, il constatera de lui-même combien les gens qui se prétendent ses amis peuvent être exécrables.
Les belles images en provenance, hier, du Palais de la République doivent nous servir de références afin que ce qui s’est passé durant ces deux dernières années et qui aurait pu être évité ne se reproduise plus jamais. Quand les langues se délieront et que celle par qui tout est arrivé se confiera pour soulager sa conscience, l’on comprendra alors combien le pouvoir peut compter en son sein des crapules.
Lesquelles sont à l’origine de toute l’agitation qui nous a fait frôler une guerre civile. Au-delà des belles images du Palais, que nul ne fasse abstraction de la reddition des comptes.
Pas de chasse aux sorcières mais que tous ces gens qui ont dépecé notre économie à travers les différents scandales qui ont jalonné les douze ans de règne du Chef, rendent compte. Que tout cela se fasse dans l’équité et sans esprit de vengeance. Que ce 2 avril, jour de prestation de serment du nouveau président élu, sonne une rupture totale avec des pratiques qui ont mis à terre des valeurs jadis socles de cette République
KACCOOR BI – LE TEMOIN