Le responsable de la Banque mondiale venu au Sénégal, quelques semaines après l’alternance en 2000 et qui avait été reçu par Me Abdoulaye Wade, n’avait pas tort, lorsqu’à sa sortie d’audience, il disait du chef de l’Etat qui venait de s’installer au palais de la République que c’est ‘’un président spécial’’. Au cours de son discours lors de la cérémonie d’ouverture du Salon international du tourisme, des industries culturelles et de l’artisanat d’art (Ticca), le chef de l’Etat n’a pas caché d’exprimer sa satisfaction à l’endroit de son ministre du Tourisme, Thierno Lô.
Me Abdoulaye Wade qui promet à ce dernier que tous les moyens seront mis à sa disposition pour que le secteur touristique se développe au Sénégal, lui dit qu’il engage le chef du gouvernement, Souleymane Ndiaye à satisfaire toutes ses demandes. Occasion saisie aussitôt par le président Wade pour déclarer que Souleymane Ndéné Ndiaye que certains soutiennent qu’il est sur un siège éjectable, ‘’est un excellent Premier ministre’’. D’ailleurs, ajoute-t-il, tous ses ministres sont excellents et lui donnent satisfaction.
Devinant sans doute la pensée de certains, le président de la République poursuit : ‘’Certains se demandent sans doute pourquoi je dis çà, alors que je change tout le temps de ministres ?’’. Et le président de la République d’y aller en comparant son gouvernement à une équipe de football. ‘’Dans une équipe de football, l’entraîne change des joueurs au cours d’un match. Quand un joueur est fatigué, on le change au cours d’un match de football, pour qu’il se repose. C’est la même chose pour le gouvernement, je change les ministres qui sont fatigués’’, argumente le président de la République. Sacré Wade !
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C’est dans le moule de l’action que notre intelligence a été coulée. La spéculation est un luxe, tandis que l’action est une nécessité ».On fait un tapage pour la construction d’échangeurs alors que des pays théoriquement moins avancés que le Sénégal comme le Mali, le Burkina Faso et même la Guinée ont déjà réalisé ce type d’infrastructures sans tambours ni trompettes. On pense être les champions de la démocratie et les experts de l’Alternance alors que le Mali et le Bénin ont déjà réalisé une double alternance. L’impunité, l’absence d’une culture du bilan, le primat des calculs partisans sur l’exemplarité de la sanction, constituent une invitation au laxisme dans l’action publique. Le ministre ou le directeur d’une entreprise publique nouvellement nommé ne fait pas de déclaration publique de patrimoine. A son éviction, il effectue une passation sommaire de service à la place d’une nouvelle déclaration de patrimoine et d’un bilan administratif et financier détaillé, apprécié par les autorités judiciaires. En l’absence de contrôle, le ministre utilise les biens publics à des fins privées ; il se rend aux cérémonies familiales avec la voiture de fonction, parfois accompagné de motards de la gendarmerie nationale, y fait des dépenses insolentes ou effectue sa campagne électorale anticipée le week-end, avec le même véhicule de l’Etat. Comme dans tous les pays africains, les ressources sont détenues par une élite politique avide au détriment des masses laborieuses qu’on s’emploie à aduler et à corrompre à l’approche des élections, dans le cadre du phénomène bien connu de la « marchandisation du vote ».
Malheureusement, on n’observe aucune prémisse d’un sursaut national, d’une introspection critique, d’une remise en question de soi, d’un mea culpa constructif. Au contraire, on note l’insouciance, l’engouement pour la récréation et le folklore. Même le deuil est l’occasion de mangeailles festives. Dans toutes les villes du pays, des centaines de mendiants à la fleur de l’âge errent dans les rues, pieds nus, à des heures tardives, initiés au gain facile, soumis à la tentation du vol, exposés aux dangers du choléra et de la pédophilie. Personne ne s’en offusque, personne ne réagit ; on préfère discuter de politique et de football…
ya dof dé président.