Dakar, 16 mars (APS) – Le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a engagé mardi son gouvernement, à travers certains ministères impliqués, à éradiquer la malnutrition d’ici l’horizon 2015, avec l’appui des partenaires du système des Nations Unies.
M. Ndiaye procédait au lancement du programme conjoint Nutrition, enfant et sécurité alimentaire (Nesa).
Avec cette initiative combinée de nutrition et de sécurité alimentaire, doté d’un financement de 2,7 milliards de francs CFA, le gouvernement du Sénégal est engagé, avec l’appui de ses partenaires, à dérouler de manière efficiente la mise en œuvre du programme en vue de l’éradication de la malnutrition et de la pauvreté en milieu rural, a-t-il assuré.
Le gouvernement du Sénégal avait déjà créé depuis quelques années une Cellule de lutte contre la malnutrition avec un accent sur les zones rurales où les enfants sont plus frappés par la malnutrition, a-t-il rappelé.
Le programme vient en appui aux plans stratégiques élaborés par le Sénégal en matière de lutte contre la malnutrition et la mortalité maternelle et infantile, notamment le Programme de renforcement de la nutrition PRN (2007-2011).
Pour le NESA, l’Etat du Sénégal, la coopération espagnole et cinq organismes des Nations unies ont conjugué leurs efforts pour lutter contre la malnutrition et renforcer la sécurité alimentaire en vue de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement, a expliqué le Premier ministre.
En plus de l’amélioration de la situation nutritionnelle des groupes cibles, enfants de moins de 5 ans, femmes enceintes et femmes allaitantes, le programme vise à améliorer la situation nutritionnelle du Sénégal, l’amélioration de l’accès aux services de santé de qualité, le renforcement des capacités des institutions nationales, locales et communautaires, a ajouté Souleymane Ndéné Ndiaye.
‘’J’ai bon espoir que d’ici quelques années la malnutrition ne sera qu’un mauvais souvenir, puisque que le programme Nesa vient à son heure et augure des lendemains meilleurs’’, a-t-il dit.
Il a précisé quie les organismes du système des Nations unies interviendront, chacun dans le cadre de son mandat spécifique, en mutualisant leurs expériences et leurs avantages comparatifs pour une réponse efficace au problème de la malnutrition.
Mettant pour sa part l’accent sur les répercussions de la malnutrition sur le développement économique d’un pays, la coordonnatrice du PRN, Khadidiatou Dieng, a fait part dans son intervention d’une ‘’évolution positive de la situation nutritionnelle qui est passée de 22% à 17% entre 1996 et 2007 au niveau national’’.
‘’Cette baisse était encore plus sensible dans les zones d’intervention du PRN qui enregistrait une chute de la prévalence de 56%’’, a précisé MMe Dieng.
Toutefois, en 2008, le Sénégal a vécu, à l’instar de la communauté internationale les crises dues à la flambée des prix du pétrole et des produits alimentaires et à la crise financière mondiale, a-t-elle rappelé.
Mais, à travers la cellule de lutte contre la malnutrition, le Sénégal dispose d’un instrument qui a une expérience de mise en œuvre de programmes de grande envergure pour contenir les effets de telles crises, a assuré Khadidiatou Dieng.
Le programme NESA est une intervention conjointe et un partenariat entre des agences du système des Nations Unies (Unicef, Fao, Pam, Unesco, Oms), des structures techniques de l’Etat, des collectivités locales et des organisations communautaires pour ‘’prévenir et prendre en charge la malnutrition chez les enfants dans les régions les plus vulnérables’’.
Financé par le Fonds espagnol pour l’atteinte des OMD sur une période de trois ans, le programme sera déroulé dans les régions de Diourbel, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Sédhiou et Tambacounda, qualifiés de ‘’hautement vulnérables’’.