Les articles de presse annonçant le départ imminent du Premier ministre ne sont pas du goût de Souleymane Ndéné Ndiaye. Il note que jusqu’à aujourd’hui, il est la seule personnalité du Pds choisie par le chef de l’Etat pour diriger sa campagne et que tout ce qu’il fait emporte l’adhésion du chef de l’Etat. Son départ du gouvernement n’est, selon lui, que pure élucubration.
Après les récentes publications faisant état du choix porté sur Karim Wade pour gérer la stratégie de campagne de son père et une rencontre ébruitée par la presse au cours de laquelle le chef de l’Etat aurait menacé de démettre ses ministres politiques afin qu’ils aillent battre campagne dans leurs localités respectives, le Premier ministre est monté au créneau pour démentir. Il a profité d’un entretien avec un journaliste de Rewmi pour déverser sa bile sur la presse.
« Jusqu’au moment où je vous parle, tous mes actes ont l’aval du Président de la République. Quand il est à Dakar, nous sommes ensemble, en permanence. De Tanger où il se trouve, je lui parle tous les jours et j’ai son aval sur tout ce que j’entreprends. Je suis son Premier Ministre, son Directeur de campagne, et il n’a jamais été question de changement, surtout à quelques lieues de 2012. Ces dernières semaines cependant, j’ai vu d’énormes contre vérités dans la presse, et c’est l’occasion pour moi d’attirer l’attention des journalistes sur les ragots que certains d’entre eux colportent à dessein ou malgré eux. Il faut que cela cesse. Autant les journalistes réclament la liberté de la presse à tout bout de champ, autant ils doivent mettre du professionnalisme et du sérieux dans ce qu’ils font. Au lieu de relayer des contrevérités ou d’inventer des « scoops » facilement repris par des sites Internet peu scrupuleux, ils devraient vérifier leurs informations pour ne pas porter préjudice à leurs semblables. C’est un jeu dangereux qui peut demain se retourner contre eux », peste-t-il.
En début de semaine, le journal « L’Observateur » avait écrit qu’avant de partir en France pour assister à la conférence internationale sur la Libye, le président Wade a eu une discussion avec le Premier ministre et certains membres de son gouvernement, pour leur dire ses quatre vérités.
« J’ai constaté, et mes adversaires avec moi, que le parti (Pds) ne vit que lorsque je m’investis personnellement et parfois même physiquement sur le terrain. A défaut de mon implication personnelle, c’est la léthargie permanente. C’est cette défaillance énorme qui fait que les militants éprouvent toujours le besoin de me voir descendre sur le terrain pour galvaniser les troupes. Il appartient maintenant à mes collaborateurs de redoubler d’efforts et de m’éviter le rôle de Michelin », aurait déclaré le chef de l’Etat, selon « L’Observateur ».
« L’Observateur » rapportait les propos du chef de l’Etat qui aurait ajouté : « Je ne suis nullement enfermé dans un carcan ni entravé par quoi que ce soit. Je suis prêt à tout pour augmenter les chances de mon camp. Je peux bien changer de chef du gouvernement à n’importe quel moment si cela peut aider à gagner les élections. Je ne suis prisonnier d’aucune déclaration de qui que ce soit en public comme en privé ».
