Après Lionel Messi, Neymar ou encore Javier Mascherano, c’est au tour de l’ancienne star blaugrana Samuel Eto’o de se retrouver dans le collimateur du fisc espagnol. Le Camerounais risque jusqu’à dix ans de prison et 14,3 millions d’euros d’amende.
La liste est prestigieuse, mais il ne s’agit pas des prochains prétendants au Ballon d’or. Après Messi, Mascherano, Adriano, Alexis Sanchez et plus récemment Neymar, c’est au tour d’un autre ancien barcelonais, Samuel Eto’o, d’être accusé de fraude par le fisc espagnol. Jeudi, la justice du royaume a affirmé qu’elle avait le quadruple joueur africain de l’année (2003, 2004, 2005 et 2010) dans son collimateur.
Une fraude à la hauteur du palmarès que s’est forgé Eto’o
Concrètement, le parquet assure que le joueur a mis en place un montage de sociétés pour éviter de déclarer une partie de ses revenus. Comme Lionel Messi, avec lequel il a évolué de concert pendant plus de quatre saisons au Barça, Eto’o est soupçonné d’avoir manœuvré pour payer moins d’impôts sur les revenus tirés de l’utilisation de son image, notamment par Puma, et versés à partir de 2006.
À Barcelone, où il a gagné trois Championnats d’Espagne, une Coupe du Roi, deux Super coupes d’Espagne et deux Ligues des champions, Eto’o, désormais âgé de 35 ans, aurait ainsi évité de payer 3,9 millions d’euros d’impôts.
« Le footballeur a simulé que ces droits avaient été cédés à deux sociétés domiciliées respectivement en Hongrie et en Espagne, dans le but de réduire son impôt de manière frauduleuse », affirme le parquet dans ces réquisitions transmises au juge en charge de l’enquête à Barcelone.
14,3 millions d’amendes cumulées
Le ministère public estime de ce fait que l’attaquant doit être condamné à rembourser au fisc le montant de la fraude présumée majoré des intérêts, et à des amendes représentant 14,3 millions d’euros au total.
Eto’o, qui porte désormais le maillot du club turc d’Antalyaspor, risque plus de dix ans de peines de prison cumulées : le parquet requiert une peine d’un an et demi pour la fraude présumée de l’année 2006, et une de trois ans pour chacune des trois années suivantes, jusqu’en 2009.
Dans les faits, même si le tribunal suivait au pied de la lettre ces réquisitions, Eto’o ne passerait pas autant de temps derrière les barreaux, grâce aux traditionnelles réductions de peine pour bon comportement en prison et à la libération conditionnelle, classique en Espagne après exécution des deux tiers de la peine.
Deux sociétés-écran pour réduire ses impôts
Pour réduire ses impôts, il avait cédé ses droits à une société basée en Hongrie qui déclarait ses gains dans ce pays, où le taux d’imposition est un des « plus bas d’Europe », selon le parquet.
Une deuxième société, espagnole, les déclarait en Espagne, mais ces gains étaient imposés au titre de l’impôt sur les sociétés, inférieur à l’impôt sur le revenu qui aurait dû être payé, selon le fisc.
Le Camerounais, joueur du Barça jusqu’en 2009 et transféré cet été là à l’Inter Milan, « était le vrai titulaire des droits à l’image », affirme le parquet qui estime que l’attaquant a cédé ses droits de manière frauduleuse à ces sociétés.
En Espagne, les peines de moins de deux ans ne sont pas exécutées. Et les réquisitions du parquet sont rendues avant le renvoi devant un tribunal, qui n’a pas encore été prononcé dans le cas de Samuel Eto’o.
Par Jeune Afrique avec AFP