Comme on s’ennuie à Galsen. Personne pour faire le spectacle à part les fanfaronnades de celui qui veut apparaître comme le nouveau Sonko sous ses habits d’opposant sans avoir l’étoffe de l’actuel Premier ministre. Autant vous le dire hic et nunc. Tout en me prévalant de mon titre usurpé de Kàccoor, je ne suis pas d’humeur, depuis quelque temps, à zieuter d’appétissants et gracieux popotins de belles Diongoma ni à apprécier la démarche à l’alexandrine de nos élégantes jeunes dames. Vous vous sentez outrés par mon imagination jouissive?
Tant pis si vous n’appréciez pas la poésie ni le joli décor de la capitale avec ses belles couleurs féminines. La raison de mon spleen pourrait s’expliquer par la morosité économique de ce charmant pays en attendant des lendemains qui chantent. Selon d’optimistes économistes, c’est pour bientôt. On peut les croire. Ce sera certainement pour Noël. Rien de drôle ne se passe à Galsen ?
Si,si !! Il parait que pour sa 15e édition, la Biennale d’art contemporain de Dakar ou Dak’Art a suscité un engouement inédit, notamment auprès d’un public souvent novice. C’est déjà encourageant de voir des jeunes visiter des expositions et apprécier le travail de nos artistes. Mais voilà, ces jeunes n’ont pas fait que contempler le Beau. On nous apprend que dans la section design, un visiteur s’est assis sur une chaise d’un exposant brisant l’un de ses pieds. Dans la salle des « pas perdus », un vase d’une autre artiste a volé en éclats et le socle de la sculpture monumentale d’un autre a été dégradé. Des jeunes se sont également exercés à des actes de vandalisme. Du joli boulot pour un public qui ne connait rien de l’Art et dans un pays qui accueille depuis trente ans un aussi grand rendez-vous artistique sans disposer d’un musée d’art contemporain.
Le grand paradoxe !. Une infrastructure qui aurait permis d’offrir à cette jeunesse une culture artistique. Et par ricochet, parfaire leur éducation qui leur aurait permis d’éviter les impairs de cette édition de Dak’Art. Cependant, rien de méchant par rapport à ce qui se passe dans des pays où l’Art s’apprécie et fait vivre et où une banane accrochée à un mur a été vendue 120 000 dollars… avant d’être mangée. Ou cette scène qui a rendu célèbre son auteur. Un acte pour le moins héroïque. Un jeune.déluré a eu le coup de génie d’aller placidement chier.sur une chaise anglaise qu’un artiste aussi déluré présentait au public. Ce sont ces folies artistiques qui ne dénotent pas de ce qui s’est passé à Dak’Art. Souriez, messieurs et dames !
Kaccoor Bi – Le Témoin