Alors que l’ennemi est à l’intérieur, multipliant les dégâts, Macky SALL, qui continue de compter les morts, abdique et dégage les responsabilités de l’Etat. Confortablement installés entre le marteau du Coronavirus et l’enclume de la pauvreté exacerbée par les pénuries, les Sénégalais sont contraints à assumer les siennes pour ne pas s’inscrire sur la liste des morts qui ne cesse de s’allonger. Seulement, si les scandales qui s’enchainent ne l’ont pas permis, les insanités proférées par le premier Vice-président de l’Assemblée nationale devraient résoudre les Sénégalais à comprendre que la lutte contre Corona n’est pas la seule urgence. Les gestes barrières sont certes utiles, mais le plus efficace reste le déboulonnage du régime insolent, incompétent et kleptocrate de Macky SALL.
« Sabar bou tass » ! Voilà l’image que renvoie l’Etat du Sénégal. Un navire sans capitaine, voguant au gré des vents et s’engageant irrémédiablement dans les abysses. Assuré de l’efficacité de son gilet de sauvetage, le commandant en chef est au plus près de la porte de secours, prêt à prendre le vent à la première secousse. La crise d’autorité, que les très nombreuses arrestations fondées sur l’Article 80 ont masquée, est en exergue au moment le plus décisif. Macky SALL ne retenant plus ses ouailles, qui infectés par on ne sait quel virus, sombrent dans la diarrhée verbale, les Sénégalais y étaient déjà habitués.
En effet, Macky SALL a beau être expéditif avec ses opposants, dans les rangs de l’APR, il est loin d’insuffler la discipline et d’incarner l’autorité du chef. Depuis les fracassantes révélations du ministre Mbagnick NDIAYE sur sa nomination, son autorité a été jaugée et évaluée comme moindre. « C’est madame qui décide », indiquaient certains avant qu’Aliou SALL, son jeune frère, ne vienne tout confirmer lors de son fameux meeting de Guédiawaye d’avant les législatives de 2017. « Le président n’a pris aucune décision. Il m’a demandé si je voulais bien retirer (sa candidature aux législatives), j’avais retiré. Vous avez dit non et j’accepte ce que vous avez dit », avait lancé Aliou SALL qui mettait en cause l’entourage de son frère et qualifiait Benno Bok Yaakaar de coalition « à la tête complètement pourrie ». Quelques mois plus tard, SALL-junior atterrissait à la tête de la Caisse des dépôts et consignations. C’est le même procédé utilisé par Moustapha Cissé LO. Avant d’être nommé Président du parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) le vendeur d’arachide a fait feu de tout bois, tirant sur Macky SALL qui lui a refusé le poste de président de l’Assemblée nationale qu’il convoitait publiquement. Pour s’en débarrasser, le Sénégal va manœuvrer pour l’installer à la tête du Parlement de la CEDEAO alors qu’il ne parlait aucune des deux langues de travail de cette institution. Une récompense qui n’a pas suffi à contenter CISSE LO qui « interdisait » à Macky SALL de faire les cinq ans qu’il avait promis. « Si Macky fait le fou jusqu’à réduire son mandat…», déclarait-il avant de verser dans la menace. Avec Macky SALL, les insulteurs sont parmi les premiers servis. C’est ainsi que Souleymane Jules DIOP, l’inspirateur d’Assane DIOUF, qui s’est jadis singularisé dans une insolence n’épargnant même pas les chefs religieux, a été chargé de la Communication de la présidence de la République.
La sortie d’Amadou BA fixant le nombre de mandats de Macky SALL à quatre était la bande annonçant le film porno que Cissé LO a déroulé. Les Sénégalais qui ont perdu des êtres chers, ces derniers jours, n’auront donc pas la tranquillité que commande le deuil. Et c’est ce qui fait de cette mauvaise posture des gouvernants un handicap national. Si les « apéristes » s’étaient limités à se mutiler entre eux, à se mener une guerre fratricide loin des oreilles des Sénégalais, personne n’en trouverait à redire. Seulement, pour ces chiffonniers dont les esprits sont corrompus par le Pouvoir, le sentiment du devoir non accompli incite à l’insolence.
Le régime de Macky SALL a échoué dans ses différentes missions régaliennes. Rendue au nom du plus fort, la Justice qui punit Assane DIOUF et observe CISSE LO, n’inspire plus confiance aux justiciables. La sécurité reste mythe. Si les Français à qui l’on a confié la gestion de l’eau le décidaient tous les Sénégalais ne pouvant se passer de robinet mourraient empoisonnés. Le Coronavirus a déshabillé la Santé dont la maladie est de notoriété publique. Que dire de l’Education en totale déliquescence amenuisant le niveau des élèves de jour en jour. Ce tableau lugubre représentant un pays où tout est urgence est loin des préoccupations des gouvernants.
Les Sénégalais dont les besoins les plus élémentaires ne sont pas satisfaits sont abandonnés au sort que coronavirus leur réserve. Le président les a mis devant leurs responsabilités, indique-t-on. Seulement, leur première responsabilité c’est de refuser de vivoter pendant que Macky SALL et ouailles hypothèquent leur avenir après avoir bradé leur présent. Les coups qu’ils assènent à la démocratie, à la République et aux ressources du pays sont tout aussi pernicieux que le Coronavirus que les Sénégalais sont appelés à combattre.