L’émergence du Sénégal est fortement tributaire de la performance de la plateforme portuaire. Ainsi, face au nouvel ordre maritime et au développement des activités maritimes au Sénégal et l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz offshore, la transformation de la plateforme portuaire est devenue une nécessité, renseigne Le Quotidien.
C’est dans ce cadre que le ministère de la Pêche et de l’économie maritime a organisé depuis lundi, à Saly, un atelier de formation de cinq jours sur les services portuaires, à l’intention des acteurs. Cela, afin de faire du secteur portuaire le moteur de l’émergence.
«Pendant cet atelier, nous allons réfléchir ensemble sur les opérations et services portuaires, éléments essentiels pour la performance portuaire de la logistique. Je vous invite à vous inspirer du modèle du port d’Anvers pour formuler des recommandations à prendre en compte dans la Stratégie nationale portuaire», a dit le Secrétaire général du ministère de la Pêche et de l’économie maritime aux participants. Selon Mactar Diallo, l’esprit d’anticipation des autorités est à saluer. Le Sénégal est en train de construire deux grands nouveaux ports en eaux profondes, à Bargny-Sendou et Ndayane, ainsi que celui de Foundiougne. Selon lui, cette stratégie constitue une réponse au besoin d’amélioration des capacités intrinsèques des infrastructures portuaires, dans un contexte africain et mondial concurrentiel. Il a ainsi invité le secteur portuaire, qui est identifié comme un des potentiels moteurs de croissance dans le Plan Sénégal émergent (Pse), à jouer pleinement son rôle de cadre d’accueil et d’impulsion d’une industrialisation maritime porteuse de croissance et d’emplois, à travers un arrière-port riche de zones industrielles et économiques. De ce point de vue, analyse le Sg, «le choix des sites d’aménagement dotés de réserves foncières suffisantes pour l’implantation de zones industrielles et de services capables de générer d’importantes productions de fret, permettrait de venir à bout de la problématique des coûts de transport maritime élevés, du fait de l’absence de chargement retour pour les navires entrant dans notre desserte. Le coût du transport est devenu un facteur déterminant de la compétitivité des économies de nos pays». A son avis, «cette nouvelle donne, conjuguée au progrès de la construction navale, a entraîné deux phénomènes : le gigantisme des navires de commerce dont la longueur est passée d’une centaine de mètres à près de 300 m, leur largeur a atteint la cinquantaine de mètres et le tirant d’eau dépassant les quinze mètres ; le coût élevé d’exploitation de ces grands navires conduit les armateurs à réduire la durée des escales».
La réalisation des investissements identifiés dans l’étude de la Stratégie nationale portuaire (Snp) financée par la coopération belge, en collaboration avec l’Agence nationale des affaires maritimes et l’Agence de coopération belge Enabel, avec l’appui technique du Port international d’Anvers, permettra de renforcer la plateforme portuaire du Sénégal pour accueillir à terme, des navires de nouvelle génération, de plus en plus grands du fait du gigantisme effréné imposé par les économies d’échelle de la navigation internationale. Elle devra aussi contribuer à trouver des solutions aux problématiques des autres sous-secteurs, notamment la pêche, le tourisme balnéaire et la plaisance d’agrément et professionnelle.
A en croire le Secrétaire général, la deuxième phase de l’élaboration de la Snp concerne les options stratégiques clé, des orientations et recommandations qui déterminent la pertinence de la future stratégie. «Elle devra certainement décliner les réformes indispensables au niveau institutionnel, infrastructurel et opérationnel. Tant s’en faut, en effet, pour structurer l’organisation efficace, atteindre l’objectif de faire de la plateforme portuaire nationale une locomotive de notre économie fortement tributaire de l’économie maritime. A cet égard, comme cela a été convenu, notre réflexion devra demeurer dans le sillage du changement de paradigme transformationnel pour inverser les tendances jusque-là observées. Nous nous rappellerons que le commerce maritime sénégalais est marqué par un déficit des flux de marchandises, avec des importations massives et des exportations laissant une forte marge d’amélioration», a déclaré M. Diallo. Il précise également que la plateforme portuaire est plurielle et devra prendre en compte, au-delà des transports maritimes, l’activité de plaisance et de pêche, mais aussi du soutien à l’offshore, nouvelle composante du maritime sénégalais.