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Surcharge dans les bus TATA – La leçon non sue des sénégalais!

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XALIMA NEWS – La leçon du bateau le Joola qui a sombré dans les eaux gambiennes avec presque 2000 âmes, est manifestement non sue par les Sénégalais. Pourtant, la surcharge a été la principale cause de cette catastrophe maritime. Aujourd’hui les Sénégalais ont manifestement oublié. La mauvaise pratique a encore cours au niveau des transports en commun, notamment dans les minibus TaTa

C’est une affaire de Sénégalais, est-on tenté de dire. Parce que la surcharge qui a été l’une des causes du naufrage du bateau le Joola continue toujours d’être pratiquée par les Sénégalais. Dans les véhicules de transport en commun, ce phénomène est très fréquent. C’est le cas des minibus de Tata.

 En effet, ces voitures sont, aujourd’hui, bondées de passagers. Remplis comme une boîte à sardine, ils circulent chaque jour sur les routes de Dakar, constituant ainsi un véritable problème, bref un potentiel « Joola ».

Seulement, loin de trouver un remède à ce danger, chauffeurs et usagers se rejettent la responsabilité. Un tour au Terminus de Petersen permet de recueillir l’avis des acteurs du secteur des transports sur la question. Il était 13 heures passées à notre passage, le lieu était un peu calme à cause, certainement, des rigueurs du Ramadan.

Seuls quelques clients attendaient le départ dans les cars. Au même moment, les chauffeurs regroupés à l’ombre d’une bâtisse en attendant leur tour de reprendre la route. Dans cette gare routière, la quasi-totalité des lignes qui desservent Dakar-Plateau, convergent vers la banlieue de Dakar à leur départ.

Il s’agit des lignes 2, 4, 5, 25 et 26 ; bref, des car très surchargés, en permanence, tout au long de leur trajet. Interrogés sur ce phénomène anormal, les chauffeurs rejettent la responsabilité sur les usagers. Selon eux, ce sont les voyageurs qui leur imposent la surcharge. «Quand on ne les prend pas aux arrêts, ils nous insultent. De ce fait, on est obligé de les laisser embarquer même s’il ne reste plus de place. Ce qui crée la surcharge », explique Papa Ndiaye, conducteur suppléant de minibus. Transporteur et passagers se rejettent la responsabilité

Abondant dans le même sens, un des superviseurs, pense que les clients, la peur d’arriver en retard faisant, embarquent même si les véhicules sont remplis de monde. Pour lui, le chauffeur ne peut pas interdire à ces clients pressés de monter dans son bus. Sinon, ce sont les autres usagers à bord qui, selon lui, vont lui crier dessus en prenant leur défense.

Lui emboîtant le pas, le régulateur des lignes de cette gare routière, affirme que la surcharge dans les cars est un problème sans solution, parce qu’aux yeux des gens qui sont, d’après lui, chargés de lutter contre ce mal, en l’occurrence les force de l’ordre, la pratique est devenue banale »

«Les forces de l’ordre, au lieu de sanctionner, tombent dans la tolérance. En plus, eux aussi, ils prennent les bus surchargés. Si on refuse de les prendre au niveau des arrêts, c’est encore pire », poursuit notre interlocuteur. Du côté des usagers, cette surcharge qui devient de plus en plus récurrente, est un mal nécessaire.

Trouvé assis confortablement dans un car de la ligne 2, Maodo Sarr pense que même si ce phénomène est dangereux, il s’impose à eux et devient difficile à éradiquer. «Il n’y a pas assez de cars et les populations augmentent chaque jour, la demande devient de plus en plus forte avec la conjoncture.

Aujourd’hui, de nombreux automobilistes bâchent leurs véhicules à partir du 10 de chaque mois pour se rabattre sur les Tata. C’est la demande qui est de loin supérieure à l’offre », dit-t-il. Assis à côté de lui, un autre passager estime que l’Etat aura beau sensibiliser, mais le problème sera toujours présent.

D’autant plus que, souligne-t-il, les gens ont la mémoire courte. «Au lendemain du naufrage, les populations semblaient avoir pris conscience. Mais quelques mois après, ils ont tous oublié que la surcharge a causé le naufrage du bateau. Mais tout le monde sait que la manière dont sont surchargées les Tatas, est très inquiétante», déclare ce dernier.

Ainsi, en dépit du drame historique en mer, les Sénégalais courent aujourd’hui le même risque avec ces véhicules pleins de monde, qui circulent à longueur de journée dans les rues de la capitale Sénégalaise.

INSECURITE DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN  : LES BUS HORAIRES, L’AUTRE MAL NECESSAIRE

Les exploitants des bus appelés « horaires », font les longues distances dans le cadre du transport interurbain, ne se gênent pas pour, eux aussi, faire dans la surcharge. Ralliant en général Dakar la capitale aux villes les plus reculées de l’intérieur du pays, ils sont très souvent chargés de beaucoup de bagages.

 Ce qui inquiète aujourd’hui d’aucuns. «Ces voitures n’ont pas le droit de dépasser 50 cm au-dessus de leur porte-bagage. Mais aujourd’hui, ils vont jusqu’à 1 voire 1,5 mètre de dépassement.

C’est très dangereux parce que ces voitures font de très longues distances sur des routes défectueuses et elles sont amorties depuis belle lurette », laisse entendre Serigne Khadim, un conducteur de bus au chômage. Faisant le trajet Dakar – Diaobé depuis plusieurs années, il se dit très choqué de la manière dont sont remplis ces bus.

Pour lutter contre cela, il recommande une présence plus importante des forces de sécurité sur les routes nationales, afin que les bagages transportés soient conformes aux normes définies pour éviter ainsi les accidents.

Habitué à prendre ces horaires pour aller à son Fouta natal, Demba Bâ pense, quant à lui, qu’il appartient à l’Etat de trouver une solution en interdisant une bonne fois pour toutes la surcharge dans tous les moyens de transport en commun.

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