Quand Tapha Tine, dégoulinant du sang de Bombardier, lance son slogan, imagine-t-il vraiment qu’il annonce une épidémie qui secoue la République depuis ses extrêmes sommets jusque ses plus profonds fondements ? Il illustre à la caricature le nouveau sport national : la désinformation. Dans nos feuilletons judiciaires qui font l’actualité mouvementée de ce curieux pays, on ne s’y retrouve plus entre le sacro-saint secret médical et celui non moins sacré de l’instruction qui se retrouvent sur la place publique, via les colonnes des journaux, les bandes Fm et les petits écrans… A peine si les magistrats qui prennent de plus en plus de plaisir à poser devant les photographes et les cameramen, ne nous annoncent pas déjà à combien d’années les coupables, oups, pardon, les prévenus, seront condamnés, re-oups pardon, risquent d’être condamnés…
Le premier à en faire les frais, en cette drôle d’année 2012, c’est bien le Père Wade ? Mouillé dans les histoires glauques jusqu’au dessus de la calvitie. Comme on dit, «takh ci riip»… A peine déménage-t-il dans le pied-à-terre prêté par Madické Niang le 1er avril, qu’on lui badigeonne des pages sombres sur le pimpant curriculum vitae : du menu larcin qui inclut même les bibelots de la Présidence, jusqu’aux sommes astronomiques avec lesquelles l’opinion jongle, en passant par les voitures officielles qui se volatilisent. Au passage, quelques crimes de sang…
Et puis, un beau jour, plus rien. Sa bourgeoise n’est pas épargnée, dont la Fondation est dissoute dans une sulfureuse affaire de milliards à l’itinéraire tortueux… Bien entendu, on ne peut pas laisser le tableau de famille aussi inachevé. La minute de notoriété pour Sindiély Wade est vite arrivée : l’héroïne du Fesman, dont récemment encore le petit peuple loua la discrétion, la simplicité, la rigueur, l’abnégation au travail et une batterie d’autres qualités qui en faisaient un parti envié de tous les coureurs de dot, dont un Kouthia déchaîné sur le petit écran de la Tfm. Et puis ne voilà-t-il pas qu’on nous la présente comme un des maillons essentiels de l’industrie de la rapine qu’est le Fesman ?
Mais le fin du fin, question «takh ci riip», il revient sans conteste, dans la famille Wade, au fils Karim. A lui tout seul, c’est un thème de campagne électorale sur lequel 65% de Sénégalais se sont appuyés pour virer la tribu du Palais. Entre les milliards de l’Anoci (qu’il partage avec son siamois en rupture de fidélité Abdoulaye Baldé), les fortunes englouties dans le «Takkal» et son jet privé (qui finalement n’est pas le sien), les sinécures qui se sont distribuées autour de l’aéroport Blaise Diagne, le petit monde de la délation ne s’est pas ennuyé une seconde…
A peine se demande-t-on si ce feuilleton va connaître des rebondissements qu’un coup de tonnerre envoie tout ce beau monde aux oubliettes : on a retrouvé deux talibés de Cheikh Béthio morts et enterrés en catimini. Dans les derniers salons où l’on cause, ça repart dans tous les sens : on a failli s’ennuyer, mais là, la saison est relancée avec tous les épisodes à rebondissements dont le dernier sur le sang découvert dans les pick-up qui passe d’ovin à humain selon qu’on soit talibé ou laïc…
Bien sûr, entre deux soupirs, pour reprendre leur souffle, nos vaillants informateurs expédient les affaires courantes : saupoudrage de Cheikh Yérim Seck, mâtiné de Tamsir Jupiter, le tribunal se déplace dans les colonnes des journaux et les ondes Fm avant le procès. De toutes manières, c’est la République du «tous pourris» faudra bien faire payer aux coupables la crise des valeurs et la décadence nationale… Ça reste du menu fretin, quand bien même les affaires dégoulinantes du sperme des satyres déchaînent les passions dans les taudis d’où s’échappent des «soub han’Allah» et des «astafourlah» de grand théâtre.
Trèves de cochoncetés, les affaires de la République ne peuvent pas attendre. C’est reparti avec l’affaire Hissène Habré qui s’invite dans nos affaires de politique intérieure. Avant même que le tribunal spécial ne soit mis sur pied, les condamnations pleuvent : détournement de fonds, assassinats… Le compte est bon, et le tyran sénégalo-tchadien n’attend que la potence pour le pendre. Pour passer le temps, on croque de l’Abdoul Mbaye dont le scalp est réclamé partout : de Macky 2012 au Pds, y’a pas un homme politique qui ne veuille l’accrocher à un croc de boucher. Et cette horde furieuse n’est rien comparée à ses anciens clients dont la liste s’allonge au fil des mois et qui l’accusent des sept péchés capitaux du banquier ordinaire.
Le peuple réclamant du sang sur les murs pour oublier les inondations et les dettes de tabaski, revoilà les nouveaux riches dont la tête est sur le billot : l’inévitable Karim Wade, sans lequel l’alternance 2012 n’en serait pas, suivi de la horde des ex va-nu-pieds devenus subitement trop riches pour être honnêtes… Dans le désordre, Madické Niang Samuel Sarr, Omar Sarr et quelques lampistes de seconde zone qui nous font oublier les sacrifices d’albinos prêtés à Pape Diop en pleines législatives.
Quelques esprits chagrins ont bien tenté une ouverture sur Aminata Niane, avec ses misérables cent millions suspects. Seulement, elle est dans les bons papiers de Macky Sall avec lequel elle a entamé bien des chantiers entre 2004 et 2007. D’ailleurs, il n’a pas longtemps hésité avant de solliciter ses lumières. Ça va être juste, de la lapider sans toucher à l’honneur présidentiel. Le procureur spécial a botté en touche avec dédain les accusations de clopinettes égarées. Parce qu’à ce train, Macky, aussi, finira par se retrouver dans cette épidémie de «takh ci riip», comprenez les nouveaux riches mal mouchés. Et le procureur ne pourrait même pas le révéler en conférence de presse : vous savez bien, la présomption d’innocence…
SENEGALAISERIES – Par Ibou FALL
sudonline.sn
J AVAIS UN PROF DE FRANCAIS QUI NE FINISSAIT PAS LA LECTURE D UN DEVOIR DE REDACTION QUAND CELUI CI ETAIT MAL ECRIT DES LES PREMIERES LIGNES.UNE GRANDE CROIX ROUGE ET IL PASSAIT AU SUIVANT.QUESTION DE TEMPS,IL DISAIT.