La région de Tambacounda, avec une prévalence de plus 1% contre 0,7% à l’échelle nationale, vit une épidémie du Sida ‘’de type généralisé’’, liée à la prolifération de sites d’orpaillage traditionnel qui accueillent une dizaine de nationalités de la sous-région, a révélé, mardi, le président du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), le docteur Ibra Ndoye.
‘’Nous vivons, actuellement à Tambacounda, une épidémie de type généralisé, et c’est lié, en partie, à la propension des sites d’orpaillage traditionnel’’, a indiqué M. Ndoye, en marge d’une rencontre lors de laquelle le Comité régional de lutte contre le sida (CRLS) de Tambacounda faisait le point sur ses activités durant le semestre de janvier à juin.
Jugeant ‘’assez préoccupante’’ la situation de la région de Tambacounda, le docteur Ibra Ndoye a noté que ‘’le pays vit une épidémie concentrée globalement, parce que nous avons une prévalence de 0,7% dans la population générale et nous avons malheureusement dans cette région (où d’une) prévalence inférieure à 1%, on est passé à plus de 1%’’.
‘’On a beaucoup parlé de ce site d’orpaillage de Diyabougou qui regroupe plus de 10 nationalités et vous savez que les prostituées quittent souvent Dakar pour aller là où il y a l’argent’’, a dit le Docteur Ndoye.
Signalant que des dépistages effectués sur une centaine de personnes rien que sur ce site, ont fait état de ‘’10% de séropositivité’’, Ibra Ndoye a affirmé que ‘’tout cela interpelle les acteurs à être plus vigilants et à faire en sorte que l’épidémie du sida soit considérée comme un réel problème de santé publique’’.
Depuis un mois, le CRLS a réalisé, dans le cadre de sa campagne d’accélération, des centaines de dépistages dans les zones d’accès difficile, a indiqué à l’APS le docteur Amadou Mbaye Diouf, médecin-chef du district sanitaire de Tambacounda. Diyabougou situé dans le département de Bakel et plus précisément dans la communauté rurale de Sadatou, était concerné par cette campagne.
‘’Je pense que nous devons tout faire pour que la riposte au VIH soit une riposte permanente dans la région de Tambacounda, parce que quand on a une épidémie généralisée, on doit parler du sida partout : dans les maisons, dans les familles les mosquées, les églises’’, a poursuivi le Docteur Ndoye.
Il a aussi souligné le rôle de prévention des médias, dans cette lutte, qui consiste à alerter sur le ‘’danger qui guette la population, (à) faire en sorte que la propagation soit freinée’’.
‘’Je pense que nous pouvons, en tout cas, être confiants, si on sait qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas encore à plus de 2%’’, a relativisé le président du CNLS, pour qui ‘’on peut faire quelque chose’’, comme ce fut le cas dans la région de Matam.
»C’est difficile de stigmatiser les autres pays, nous sommes dans la même sous-région », a-t-il noté, jugeant »plus réaliste », face à cette situation de »voir comment faire un programme entre les districts frontaliers du Mali et du Sénégal ».
»Je pense que c’est important de redynamiser cette coopération et ça permettrait de voir comment gérer des sites comme Diyabougou », a-t-il noté.
aps.sn