. Un roi avait des ovins, dont l’hyène volait un agneau chaque nuit. Le lion se proposa pour monter la garde moyennant un salaire quotidien de deux béliers. Le roi accepta et ordonna au berger de lui livrer, bon gré mal gré, quatre moutons par jour. Plus de vol, le troupeau royal ne cessa de croître et le lion se goinfrait. Le berger, pendant ce temps…
Résumons l’affaire. Depuis le 1er août 2010, une société privée américaine nommée Global Voice Group a pu, par le biais de l’agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) du Sénégal, mettre la main sur ce qu’on a subtilement appelé « marché pour le contrôle et la tarification des appels entrants au Sénégal ». Un juteux contrat de 5 ans que le ministre de l’Economie et des Finances n’a même pas eu à ratifier. Il est cependant institué par le décret présidentiel 632-2010 du 28 mai 2010.
Selon le directeur de l’Artp, M. Ndongo Diaw, il s’agit d’ « une reproduction économique adaptée aux réalités du pays et à l’environnement global des télécommunications. » L’environnement global des télécommunications, nous n’en savons rien. Les réalités du pays, elles, sont connues de tous : le panier troué qu’est devenu l’Etat a toujours besoin d’argent et n’hésite pas à presser les citoyens comme des citrons, après avoir bradé une multitude de biens nationaux. M. Diaw explique que « rien qu’avec cette nouvelle donne sur les routes téléphoniques internationales, l’Etat va engranger 5 milliards de francs par mois ». Ce serait aussi une façon de lutter contre la fraude. Citons-le encore : « Aujourd’hui, au Sénégal, on dit que les appels internationaux sont de 85 millions de minutes. Mais réellement cela dépasse 100 millions de minutes, jusqu’à 150 millions de minutes. » Donc, on a choisi Global Voice Group pour stopper les circ
Télécommunications : les émigrés, des vaches à lait Par Bathie Ngoye Thiam
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