Les ministres en charge de la femme et du genre de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ce sont réunies hier vendredi 10 juin à Dakar matin à Dakar, à l’initiative de la Commission du développement humain et du genre de la Cedeao. Cette rencontre qui fait suite à celle des experts sur « Genre et migration et contribution des femmes dans la prévention des conflits dans la région » tenue du 6 au 8 courant, a permis aux participants de montrer que la migration n’est pas exclusivement un phénomène masculin comme perçue jusque-là.
En 1960 déjà, 41% des migrants internationaux étaient des femmes. Ce taux n’a cru que de 2% en 40 ans soit 49% en 2000. C’est la représentante de la Directrice régionale de l’ONU Femme, Mme Joséphine Ajema Odera, qui montre ainsi que, contrairement à ce qui est perçu jusque-là, la migration n’est pas uniquement un « phénomène masculin ». Elle s’exprimait lors de la réunion des ministres en charge de la femme et du genre de la Cedeao organisée hier vendredi 10 juin à Dakar. La rencontre à l’initiative de la Commission du développement humain et du genre de la Cedeao dans le cadre des activités de promotion de la femme au sein de cet espace vise à réfléchir sur l’implication des femmes dans les politiques de migration et la sécurité et paix (implication dans la résolution des conflits).
Selon Mme Joséphine Ajema Odera, en Afrique au Sud du Sahara, les femmes représentaient 41% des migrants internationaux en 1960. En 2000, 47% des migrants internationaux étaient des femmes. Si au début, ces migrations concernaient des déplacements de couples parfois accompagnés des enfants, aujourd’hui, on assiste à une « féminisation de la migration » avec comme nouveauté, l’avènement des « migrantes indépendantes » affirme-t-elle. Abondant dans le même sens, Adrienne Yandé Diop, Commissaire chargée du développement humain et du genre de la Cedeao, précise que la féminisation des flux migratoires s’est accentuée depuis le début des années 1990, alors que cette migration féminine s’est toujours effectuée dans le cadre du regroupement familial. Et d’insister sur les inégalités sociétales entre hommes et femmes, et les violences auxquelles les femmes migrantes font face.
S’agissant du volet social, la Commissaire chargée du développement humain et du genre de la Cedeao, note que les femmes sont désavantagées en matière d’éducation, de justice, de santé, de représentation politique. S’y ajoute le domaine de l’accès aux financements, au foncier et à la participation aux programmes économiques et aux avantages qui en découlent. Pour le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui a présidé la cérémonie d’ouverture, l’intégration en Afrique de l’Ouest « serait une gageure sans une politique de promotion de l’égalité des sexes à tous les niveaux ». C’est pourquoi, pour atteindre le principe d’égalité et le rendre effectif dans toutes notre sous région, « il nous faut agir à différents niveaux. D’abord, le consacrer en droit, comme c’est le cas dans presque tous nos pays, ensuite, parce que cette égalité « de jure » n’est pas une fin en soi, il faut créer les conditions matérielles et morales de l’égalité réelle, dans tous les domaines de la vie politique, économique et sociale » conseille le Premier ministre Toutefois, « il faut combler les fossé entre l’égalité en droit (…) et l’égalité de « fait » qui reste à réaliser. Pour cela, il faut sortir des sentiers battus, questionner les pratiques, les coutumes, les croyances, et revoir également les cadres conceptuels, revisiter les références théoriques qui guident l’action politique tout en dépassant les dialectiques lacunaires et réductrices traduites par les vocables femmes et développement, femmes et éducation, femmes et économie, etc ». Et, dans cette perspective de promotion de la femme « l’informations est une priorité et un enjeu de succès » souligne-t-il.
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