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« Tentative de coup d’Etat » avortée en Guinée-Bissau Le Chef de la Marine arrêté, le premier ministre se refugie à l’Ambassade d’Angola

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La Guinée-Bissau a affirmé, lundi, avoir mis en échec une « tentative de coup d’Etat » et arrêté plusieurs officiers, dont le chef de la Marine, après l’attaque d’objectifs de l’armée par un groupe de militaires.
« Ce (lundi) matin, des militaires ont attaqué l’état-major (des forces armées) et subtilisé des armes. Au moment où je vous parle, beaucoup ont été arrêtés, dont la plupart des chefs de cette tentative de coup d’Etat », a déclaré à la presse la porte-parole du gouvernement, Adiatou Djalo Nandigna, sans préciser la quantité d’armes emportées, le nombre et les lieux de détention des personnes interpellées. « Je ne sais pas si des politiciens sont impliqués dans cette tentative de coup d’Etat. Les enquêtes nous le préciseront », a, de son côté, dit le Premier ministre, Carlos Gomes Junior, en se félicitant du retour au calme dans son pays.
Parmi les personnes arrêtées, figure le chef de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, « considéré comme le cerveau de ce soulèvement », a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’armée, le commandant Samuel Fernandes. Ce contre-amiral est une personnalité controversée depuis quelques années en Guinée-Bissau. Son nom a souvent été cité dans les enquêtes sur le trafic de drogue dans ce pays en proie depuis son indépendance, en 1974, à une instabilité chronique, avec de récurrents coups d’Etat -avortés ou réussis- et des violences dans lesquels l’armée joue un rôle prépondérant. En août 2008, José Américo Bubo Na Tchuto avait été accusé d’avoir voulu renverser le régime du président Joao Bernardo Vieira – qui a été assassiné en mars 2009 par des militaires – puis blanchi en mai 2010 par la justice militaire.
Après avoir été longtemps réputé proche du chef de l’armée, le général Antonio Indjai, il était engagé depuis quelques mois dans une rivalité avec lui, d’après les observateurs et la presse locale.
D’après une source militaire, il a été conduit à Mansoa, à environ 60 kilomètres au nord de Bissau, où se trouve une garnison militaire.
Selon le général Indjai, l’attaque menée tôt lundi par « des hommes armés » a visé le siège de l’armée, dans le quartier de Bissau-Velho (centre-ville) et deux unités militaires dans la périphérie sud de la capitale. « Ces hommes ont voulu récupérer des armes que nous avons dans les armureries », avait-il dit plus tôt à la presse. Il n’a pas indiqué s’il y avait eu des blessés ou des morts lors de l’assaut et de sa répression, des opérations qui se sont déroulées en l’absence du pays du président Malam Bacaï Sanha, élu en 2009, en séjour médical en France.
Outre le chef de la Marine, un autre baron de l’armée figure parmi les personnes arrêtées, selon le porte-parole de l’armée: le général Watna Na Lai, conseiller du général Indjai et ancien chef d’état-major de l’armée de terre. Un journaliste de l’AFP a vu le général Na Lai avec une blessure à la tête à l’hôpital Simao Mendes de Bissau, le plus grand du pays où il a été conduit après son arrestation, selon des sources militaire et hospitalières. L’attaque avait été suivie d’un déploiement important de militaires en armes à travers la ville, érigeant des barrages en différents endroits et interdisant l’accès à l’état-major. Ce dispositif a été allégé en fin de journée, les soldats s’étant repliés aux abords des unités militaires, mais l’accès demeurait interdit à l’état-major.
Le domicile du Premier ministre était gardé par des hommes de la Brigade d’intervention rapide (BIR, police). M. Gomes s’était brièvement réfugié à l’ambassade d’Angola, située en face de son domicile, après que des militaires armés se sont rendus tôt lundi matin chez lui, d’après des sources concordantes. On ignore ce que les militaires lui voulaient.
Un militaire présenté comme un des dirigeants des soldats descendus dans la rue avait évoqué à l’AFP un mouvement d’humeur de soldats mécontents de leur traitement salarial.
« Nous n’avons aucune intention de nous en prendre à l’Etat », avait affirmé ce militaire par téléphone, selon lequel une augmentation salariale décidée en novembre en vue de la fête de Noël n’a profité qu’à une poignée de militaires. « Les officiers supérieurs ont eu une grande part et nous, soldats, n’avons eu qu’une légère augmentation », avait-il dit.
Avec (afp )

jeuneafrique.com

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