En vérité, le gouvernement soupçonne le maire de Dakar de se préparer un pactole, une sorte de «trésor de guerre» pour l’élection présidentielle de 2012. Beaucoup d’observateurs prêtent en effet à Khalifa Sa l’intention d’être candidat. Et à Grand Yoff, son quartier, il se trouve nombre de militants socialistes qui estiment que le maire de Dakar se trouve aujourd’hui sur une position de pouvoir et doit, en conséquence, briguer la magistrature suprême en lieu et place de Ousmane Tanor Dieng que l’on accuse d’avoir enfoncé le Parti socialiste dans des profondeurs abyssales. Les derniers sondages révélés par la presse placent le chef du Parti socialiste en quatrième position derrière Wade, Macky Sall et Idrissa Seck avec bien moins de 10% des intentions de vote, alors que ce parti, du temps de sa toute puissance, comptabilisait jusqu’à 70% de voix lors des élections. Qui plus est, des voix s’élèvent au sein même du parti socialiste pour dénier à Tanor la qualité de «candidat naturel», certains proposant même que le parti procède à des primaires pour la désignation du candidat qui devra affronter maître Wade.
En tout état de cause, l’affaire est loin de connaître son épilogue car, si le gouvernement ne peut lui trouver des terrains pour caser les ambulants, le maire pourrait bien poursuivre les pourparlers pour acquérir les surfaces dont il a besoin. C’est le Conseil municipal qui lui en a donné l’autorisation et il est donc fondé à agir quelle que soit la position de l’Etat. Reste qu’il existerait une autre bizarrerie dans cette délibération du Conseil municipal, qui résiderait dans l’autorisation donnée au maire d’acheter «au prix plafond». C’est comme si on demandait à une ménagère qui va au marché de ne pas marchander et d’acheter les produits les plus chers. Quel goorgoorlou commettrait une pareille hérésie ?
Mohamed Bachir DIOP
Concernant le prix plafond, je crois que vous vous méprenez. Il me semble qu’il s’agit plutôt de demander à une ménagère de ne pas acheter les légumes au delà d’un prix fixé au préalable. C’est ce que j’ai compris…