La sécurité municipale ligote un jeune ambulant pour saisir son portefeuille
La tension était vive et indescriptible, hier, au marché central de Rufisque où un jeune marchand ambulant a été malmené et ligoté par des agents de surveillance de la mairie ville surnommés «les bleus».
12 heures passées de quelques minutes au marché central de Rufisque. Une vieille vendeuse de poissons alerte tout de go : «Courez, les bleus arrivent». Entre précipitation et inquiétude, c’est le sauve-qui-peut pour ne pas perdre ses bagages. Habillés en tee-shirt bleu floqué «Rufisque c’est ma ville. Je m’en occupe», un groupe d’hommes, mine grave, torse bombé, troublent la situation. Ils saisissent les marchandises trouvées entre les mains de certains gens, au seuil des boutiques et artères du marché avant de les jeter dans une mini-Tata blanche sans plaque d’immatriculation. Sous un soleil de plomb, un cri strident attire toute l’attention. «Détachez-le, ils vont le tuer. Le maire n’a recruté que des agresseurs, des voleurs et des meurtriers. Ils nous fatiguent et nous brutalisent», hurle une femme âgée. Elle est en transe.
En face, dans le véhicule des agents, un jeune homme, la trentaine est empoigné avec une corde noire au cou par un agent, sous le regard impuissant des ménages venus s’approvisionner en légumes et condiments. Habillé en tee-shirt orange tacheté de sang et en jeans bleu, la victime a le nez ensanglanté, les pieds nus. Il est entouré par six agents de surveillance de la mairie. Un geste qui a soulevé l’ire d’une foule immense poursuivant la mini-Tata blanche non immatriculée de la mairie en direction du jardin public où les portes ont été fermées à cause des jets de pierres. «Ces gens (ndlr : les agents) sont inconscients de leur acte. Ils l’ont agressé parce qu’ils voulaient prendre son porte-monnaie. C’est un marchand ambulant. Il a ses bagages entre ses mains et s’apprêtait à partir», témoigne une cliente.
«On veut la paix. On est ici non pas pour les maltraiter ni se battre contre eux. On travaille pour l’intérêt de Rufisque», riposte un des agents. «Ça c’est trop. Daouda Niang doit descendre sur le terrain, négocier avec les commerçants. Les bleus ne peuvent pas régler la solution. Ils sont des fils du terroir, c’est les mettre en mal avec leurs parents. Avec leurs armes blanches (couteaux, matraques, chaînes…), le pire risque d’arriver un jour», redoute un vieux vendeur de savon. «Que les télés publient cette scène. Il était armé d’un couteau. Si quelqu’un veut nous blesser, on l’assomme. Dites-le à qui veut l’entendre», lance un autre agent, debout derrière les grilles du jardin. Pendant ce temps, un policier en civil, accompagné de deux Asp s’est présenté sur place pour ramener le marchand ambulant, toujours pieds nus, au commissariat. actunet.sn
On ne devrait pas voir d’aussi horribles incidents et violence. La propriété privée doit être respectée et protegee