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Terrorisme religieux dans le Sahel : Aqmi aux portes du Sénégal

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De lourdes menaces pèsent aujourd’hui sur la paix et la sécurité sous-régionale. La présence à nos frontières des combattants d’Al-Qaida au Maghreb Arabe (Aqmi) notamment en Mauritanie et au Mali, fait craindre le pire pour notre pays. Il ne faudrait pas attendre que le mal soit fait pour renforcer les contrôles aux frontières.

La présence des mouvements terroristes se réclamant de la nébuleuse islamique Al-Qaïda dans certains pays du Sahel constitue une sérieuse menace pour la paix et la sécurité sous-régionales. Certes, le Sénégal n’est pas directement menacé par les fondamentalistes religieux qui sévissent dans certains pays limitrophes comme le Mali et la Mauritanie. Cela ne veut pas dire pour autant, que nous sommes à l’abri des dangers qui guettent nos voisins. Car, comme disait l’autre, le terrorisme c’est comme de l’air : Il ne connaît pas de frontières. C’est dire que le Sénégal ne doit pas baisser la garde même si aucune menace terroriste ne plane pour l’instant, sur notre pays. La porosité de nos frontières facilite les déplacements des groupuscules islamiques à l’image des narcotrafiquants, des fraudeurs et autres bandits du même acabit. On se souvient de l’escapade des assassins des touristes français près de la localité d’Aleg, en Mauritanie en 2007, qui avaient pu passer entre les mailles des filets des services de sécurité sénégalaise, mauritaniens et bissau-guinéens pour aller s’installer tranquillement à Bissau.

Ils ont été arrêtés quelques semaines plus tard avec l’aide de la police française qui avait réussi à les dénicher après près deux mois de traque. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) profite de la faiblesse des Etats pour s’infiltrer dans les différents pays du Sahel et du Maghreb. Sa zone de prédilection s’étend sur plusieurs milliers de Km2 qui va de l’est de l’Algérie au nord du Niger en passant par le nord du Mali et l’est de la Mauritanie jusqu’aux confins de la frontière avec le Sénégal. Le mouvement compterait actuellement entre 200 et 800 combattants éparpillés à travers ce vaste espace qui est considéré par les spécialistes du terrorisme comme un vrai no man’s land. Il se subdivise en plusieurs sous-groupes particulièrement mobiles et qui peuvent aller d’un pays à l’autre en si peu de temps pour échapper au contrôle des services de sécurité. Il recrute essentiellement chez les Touaregs, les Maures et les Arabes qui connaissent parfaitement le désert. Après l’assassinat la semaine dernière de l’otage français, Michel Germaneau, le mouvement détient encore trois humanitaires espagnols dont on est sans nouvelle depuis leur enlèvement, il y a quelques mois, en Mauritanie.

L’Aqmi est né le 25 janvier 2007 à la suite de l’éclatement du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc ) algérien. Il s’est particulièrement actif en Mauritanie, au Mali, au Niger et en Algérie où il se livre à des prises d’otages des Occidentaux, des enlèvements et des attaques suicides. Ce groupe terroriste made in Algérie a fait allégeance à la mouvance Al-Qaïda du milliardaire saoudien, Oussama Ben Laden. Il figure sur la liste noire des gouvernements occidentaux notamment des Etats-Unis qui l’accusent de terrorisme. Il est né le 25 janvier 2007 après l’éclatement du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) algérien. L’exécution, la semaine dernière, de l’otage français Michel Germaneau, qui a passé près de quatre mois entre les mains de ses ravisseurs démontre, s’il en était encore besoin, le durcissement des positions de l’Aqmi. D’autres otages occidentaux, notamment le Britannique Edwin Dyer et l’Américain Christopher Leggett avaient connu quelques mois plus tard, le même sort. L’Aqmi détient actuellement trois humanitaires espagnols.

Le mouvement tire l’essentiel de ses revenus des rançons versées par les gouvernements occidentaux pour obtenir la libération de leurs ressortissants, du trafic de drogue et de la contrebande, entre autres. L’Aqmi dispose d’une capacité d’adaptation à toutes les situations. Il a survécu à toutes les opérations de décapitation que lui ont infligées les services de sécurité algériens. Plus de 250 chefs terroristes ont été éliminés entre 2007 et 2009, mais ces responsables sont remplacés au fur et à mesure par leurs lieutenants. C’est le cas notamment du numéro II, Samir Saioud alias Samir Moussaad qui avait été abattu en juillet 2007 en Algérie par les forces de sécurité. On assiste actuellement à une jonction de tous les mouvements terroristes se réclamant d’Al-Qaida comme l’Aqmi, les groupes islamistes radicaux d’Irak, les milices Shebaab de Somalie et les Talibans d’Afghanistan. Théoriquement, leur lutte vise les Occidentaux qu’ils considèrent comme l’ennemi commun. Mais, le théâtre des opérations se trouve non pas aux Etats-Unis, en France ou en Grande-Bretagne mais en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Contrairement à ce qui se passe en Afghanistan et au Pakistan, l’Aqmi semble plutôt intéressé par les rançons versées par les proches des otages.

Mamadou Aliou DIALLO
Walf.sn

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