Quand arrêterons-nous cette hypocrisie à outrance qui veut que l’on s’offusque du plan machiavélique ayant conduit à l’inéligibilité de Karim Wade et de Khalifa Sall et, parallèlement, qu’on veuille s’opposer à leur réhabilitation ?
Khalifa Sall et Karim Wade ont tous les deux vu leurs droits ostentatoirement violés. Les tribunaux, en dehors de ceux du pays, ont tous relevé les violations élémentaires contre leurs droits jusqu’au sacro-saint principe de la présomption d’innocence.
Il est vrai que les deux dossiers ne sont pas les mêmes. Il est vrai qu’ils n’ont pas eu les mêmes charges et les mêmes lignes de défense mais ils ont tous les deux été la cible d’une machine politique à moteur judiciaire qui devait les écarter de la présidentielle de 2019.
C’est un fait que rien ni personne ne peut enlever. C’est une évidence.
Les sommes faramineuses évoquées dans les dossiers les concernant devaient être éclairées dans la plus grande transparence et non traitées dans la seule logique d’une précipitation à condamner.
La reddition des comptes ne peut prospérer dans un climat de règlement de compte. Ainsi, le bon grain ne pourra jamais se disssocier de l’ivraie.
La volonté d’un adversaire politique d’empêcher ses concurrents de lui barrer la route ne doit pas prendre le dessus sur les principes élémentaires d’une République.
Que l’initiative de l’amnistie vienne de leur bourreau ou pas, importe peu. Les faits amnistiés doivent les soustraire de la camisole de force qui les écarte de la scène politique par l’unique volonté d’un prétendant à la présidentielle.
Ils ont le droit de faire de la politique et de solliciter les suffrages de leurs compatriotes.
Que ce droit soit effectif à travers une amnistie des faits ayant permis leur musellement et leur réhabilitation en leur qualité de citoyens éligibles.
Thierno Bocoum
Président du mouvement AGIR