La conjoncture qui frappe la plupart des foyers est à l’origine de la démission de certains pères de famille. Ainsi, les jeunes filles mettent à profit leur charme en ces périodes de veille de tabaski pour soutirer de l’argent à leurs amants afin d’avoir de quoi se payer de beaux habits. Fatou Seck, domiciliée à Hersent-Thiès, 22 ans, est maquilleuse à Babel Diamono coiffure. [xalimasn.com] Elle compte sur sa beauté pour régler ses besoins évalués à 250 000 francs Cfa pour acheter ses effets pour la tabaski ; une somme du reste, toujours selon elle, très limite pour payer ses habits et ses chaussures à 100 000 francs et 150 000 francs Cfa pour les cheveux naturels. Son travail lui permet à peine, fait-elle remarquer, de s’acheter des chaussures.
Avec plusieurs cordes à son arc, elle mettra, dit-elle, son corps à profit pour faire mordre à l’hameçon ses multiples amants. «Je compte sur la générosité de mes amants pour acheter mes habits pour la tabaski. J’ai 4 copains et chacun, selon sa bourse, m’offrira pas moins de 50 000 francs Cfa. Je les gère tous et je fais croire à chacun de mes prétendants qu’il est l’élu de mon cœur. Ils casquent fort pour satisfaire mes moindres caprices», dit-elle partant d’un éclat de rire jovial. Moulée dans une robe qui cache à peine ses cuisses, elle croise et décroise les jambes. «Seul l’un d’eux est mon amour véritable, les autres sont tout juste des meubles pour embellir la galerie. Mon copain n’a pas les moyens de régler mes besoins, c’est pourquoi je fricote avec les autres pour bouffer leur argent, mais je ne les aime pas», dit-elle. Fatou avoue que ses amants sont souvent des personnes d’un âge mûr qui ont au moins une épouse.
Toutefois, elle reconnaît que les hommes offrent leur argent de la main droite et vous attirent dans leur lit à l’aide de leur main gauche. Ils ne donnent jamais gratuitement leur argent. «Certains vieux peuvent vous offrir 100 000 francs Cfa pour assurer votre tabaski mais tu couches avec eux d’abord. Ces vieux pervers aiment la chair fraîche et peuvent t’emmener en ville pour t’acheter jusqu’à 200 000 francs Cfa de vêtements, rien que pour se fourvoyer entre tes cuisses», confesse-t-elle. «Pour ne pas les perdre, tu es obligée de jouer le jeu et partager une certaine intimité avec eux. Quand tu acceptes de coucher avec eux, ils t’assurent les habits, les greffages et les chaussures à chaque fête. Ce qui est sûr, c’est que si tu joues simplement à l’allumeuse, ils vont chercher ailleurs. Malgré qu’ils soient souvent mariés, ils adorent les filles ayant entre 15 et 35 ans. Ce sont des deals que l’on règle sans que notre copain officiel ne soupçonne quelque chose. En retour, je le dépanne souvent. Les temps sont durs. Nos parents ne peuvent pas nous prendre en charge, on racole de gauche à droite pour satisfaire nos besoins. Puisque les jeunes n’ont rien à offrir, on se rabat sur les grandes personnes déjà mariées. Ces hommes sont généreux et rien que pour t’avoir, ils casquent fort. Certains mêmes achètent le mouton de tabaski à tes parents», argumente-t-elle avant d’ajouter que la sexualité n’est plus un tabou au Sénégal et en tant que femme moderne, elle assume et vit pleinement sa sexualité.
Les parents reconnaissent les faits. D’autres femmes contactées sur le sujet à Thiès, ferment les yeux sur beaucoup de choses, par manque de preuve, puisque l’argent n’a pas d’odeur. Ainsi, elle fait partie des milliers de jeunes filles sénégalaises à entretenir leur foyer.
Ainsi, en ces périodes de veille de tabaski, les aubergistes de la ville de Thiès, très sollicités par les tourtereaux, tirent leur épingle du jeu.
Correspondant