Le chanteur Tiken Jah Facoly est reçu, hier, au Palais présidentiel, par Me Abdoulaye Wade. Debout sur environ 1m80, une chemise noire aux rayures blanches avec des boutons en vert, jaune et rouge bien collée à son corps, Tiken Jah Facoly garde ses habitudes. Il a discuté durant trois tours d’horloges, avec Wade. Ils ont, selon lui, soulevé différentes questions, entre autres, celle de l’interdiction de son séjour au pays de la «Teranga». Au sortir de cette rencontre, il s’est confié à L’Obs.
Pouvez-vous revenir sur l’ensemble des points soulevés avec le président de la République ?
Nous sommes venus en concert avec Nestlé et nous avons profité de l’occasion pour rencontrer le président de la République. Nous avons parlé du problème que tout le monde connaît et le président de la République nous affirme qu’il n’était pas au courant de l’incident. Après ça, nous l’avons abordé sur différentes questions.
Vous parlez de quel incident ?
Vous savez, j’ai été interdit de séjourner dans ce pays par le ministre de l’Intérieur en 2007. Ça fait maintenant trois ans que je ne suis pas venu au Sénégal. Présentement, je suis venu honorer mon contrat avec Nestlé.
Que vous êtes-vous dit, le président et vous ?
Nous avons parlé de beaucoup de choses. Nous avons abordé les questions de la jeunesse africaine des Etats-Unis d’Afrique, de développement du continent et d’autres questions intéressantes. Avec le président, on a discuté pendant trois heures et je suis tellement content d’être reçu par Me Wade, car c’est une rencontre très enrichissante. Nous avons eu droit à beaucoup de cadeaux de la part du président. Il nous a remis des bouquins et le schéma des Etats-Unis d’Afrique. Et j’ai posé toutes les questions à Me Wade. J’ai eu des réponses satisfaisantes.
Donc, il n’y a plus de nuages entre Tiken et l’Etat du Sénégal ?
Une rencontre qui a duré trois heures veut tout dire. Il existe maintenant une paix durable. Je pense qu’il n’y a plus de problème et je viendrai dans ce pays quand je veux. Mes fans pourront suivre leurs artistes quand ils voudront. Je suis complètement autorisé à faire des concerts au Sénégal quand je veux. Le président même l’a dit.
Est-ce que vous regrettez les propos que vous aviez tenus lors de votre dernière présence en terre sénégalaise ?
Je ne regrette rien du tout. Vous savez, je suis un chanteur. Ma mission est d’éduquer, d’informer. Je me bats pour ce continent et le fait que je suis au Sénégal, aujourd’hui, me réconforte et je dis que le fait que j’étais interdit de rentrer dans un pays africain est gênant. Je ne regrette rien. Par contre, je suis parfaitement heureux d’avoir cet entretien avec le président du Sénégal. Je suis content que cet incident soit clos et que les portes du Sénégal me soient grandement ouvertes.
Vous ne trouvez pas surprenant que le président vous dise qu’il n’était pas au courant de l’interdiction qui vous frappait ?
C’est surprenant. Mais ceci arrive dans des pays africains. Il arrive qu’un ministre ou une autorité dise des choses pour se faire entendre. Ce sont des choses qui arrivent dans nos pays et c’est très surprenant. Moi même, je suis très heureux que le président me dise qu’il n’était pas au courant de mon interdiction de séjour. Parce que le président prend souvent des positions sur des sujets concernant le continent et c’est ce qui nous lie. Je pense que nous sommes dans le même combat. Je suis venu en concert avec Nestlé Sénégal et j’espère que mes fans seront au rendez-vous.
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