– Ancien portier des Lions, Tony Mario Sylva a été des combats les plus rudes de sa génération (2002). Plus la bataille était âpre, plus il prenait goût à s’opposer et à s’affirmer. La retraite n’a pas altéré ses convictions. «Tout footballeur rêve de jouer des matches exceptionnels.» Partant de ce postulat, il affirme que les Lions ne doivent avoir peur d’aucune équipe dans le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014.
LE PARCOURS DES LIONS AU DEUXIEME TOUR
«Seule la victoire est belle, dit-on dans le milieu du foot. L’équipe n’a pas produit le jeu qui caractérisait le Sénégal, mais les joueurs se sont battus. Les lacunes s’expliquent par le fait qu’ils n’ont pas beaucoup joué ensemble. Contre l’Ouganda à Marrakech, au Maroc, Bouna Coundoul nous a sorti deux ou trois arrêts décisifs et on n’a pas eu beaucoup d’occasions contre une équipe réduite à dix. Ce jour-là, la défense pouvait apporter son soutien au milieu et le milieu à l’attaque. Il y avait, aussi, trop de perte de balles. Beaucoup de choses restent à faire, mais on ne va pas dire que les joueurs ne se sont pas donnés à fond.»
LE TIRAGE, QUEL ADVERSAIRE POUR LES LIONS
«La Tunisie, qualifiée après la disqualification du Cap-Vert, peut être une bonne opportunité pour le Sénégal, mais il faut s’en méfier. C’est une bonne équipe. Il faut s’attendre à tout, se préparer à toutes les éventualités parce qu’on ne sait pas sur qui on va tomber. Jouer contre la Côte d’Ivoire ou le Nigeria m’affectionnait quand j’étais footballeur. Ce sont des matches de référence qui motivent un joueur. Tout footballeur rêve de jouer des matches exceptionnels. Donc, nous n’avons pas à dire : tout sauf le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Nos Lions sont des footballeurs comme eux. Il suffit juste d’avoir, sur le terrain, une bonne mentalité et en vouloir. Nous n’avons pas à avoir peur de ces équipes. Nos joueurs sont des compétiteurs et sont capables de faire comme les Ivoiriens et les Nigérians.»
LIEU DU PROCHAIN MATCH : MAROC OU GUINEE
«Sur ces deux matches qui nous restent, il faut essayer de rapprocher l’équipe de son public. Les joueurs ont besoin de soutien. Si l’on peut avoir plus de supporteurs en Guinée, je ne dirais pas non. Les joueurs ont besoin de la chaleur du public.»
COUNDOUL, UN NUMERO 1 PAR DEFAUT ?
«Il ne faut pas cracher sur ce qu’on a. Aujourd’hui, on n’a pas mieux que Coundoul. On a des gardiens, mais de quel niveau ? Il faut les qualifier. L’expérience milite pour Bouna. C’est normal qu’on parle souvent des gardiens, parce que leurs erreurs ne peuvent pas être réparées, contrairement aux défenseurs, par exemple.»
LA FORMATION DES GARDIENS, UNE NECESSITE
«Quand j’ai commencé, il n’y avait pas de formation des gardiens. Il n’y a que Mandiaty Fall qui le faisait souvent. Aujourd’hui, des entraîneurs de gardien de but, on en trouve rarement. Il appartient à la fédération d’organiser des stages de formation des gardiens de but et ouvrir un centre de formation. Pas mal de jeunes veulent être gardiens de but, mais les moyens manquent et personne ne veut se lancer à fond dans ce domaine. Les gardiens de nos clubs n’ont pas le travail spécifique qu’ils doivent avoir. La préparation des gardiens de but est confiée à des gens qui ne sont pas outillés en la matière. Chacun veut s’arracher un poste alors que la compétence pour le faire n’est pas garantie. Les séances d’entraînement ne suffisent pas. En dehors du terrain, il faut discuter avec eux pour savoir dans quel état physique et mental ils sont.»