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Touche pas à ma constitution ! Par Tafsir Ndické DIEYE

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« La souffrance de mon peuple m’attriste mais je ne sais pas comment l’arrêter ». Nous disait Shérif Makhfous un soir, il y a de cela deux ans. Beaucoup de sénégalais partagent son angoisse. Pourquoi ? Pour répondre à cette question, il faut nécessairement situer les responsabilités de cet état délétère de notre pays.
Les piliers de notre société subissent les contrecoups des hypocrisies, des égoïsmes, et du voyez-moi à cause du mensonge qui est devenu, dans notre pays, un gagne pain et un moyen d’ascension social odieux. Parce que certains dont la mission est de les encadrer, de les sauver de l’usure de toutes les pratiques nocives à leur survie ne pensent qu’à leur propre égo. Mais le masque de l’égo conduit dans la géhenne de l’idiotie.
Aujourd’hui, beaucoup de masques tombent. Beaucoup d’individus dévoilent au grand jour leur mégalomanie abreuvée aux sources d’une mythomanie dégueulasse. Et comble du ridicule, ces derniers se permettent d’accuser de véritables patriotes, soucieux d’un redressement morale, culturel, social et économique au bénéfice du pays, de vouloir le brûler alors qu’ils sont eux-mêmes les véritables pyromanes qui menacent la tranquillité du peuple.
Ce Sénégal nous appartient. Nous essayerons, par tous les moyens légaux, d’empêcher à de faux types, qui se nomment responsables politiques, de tromper la vigilance des citoyens. Ceux qui courent dans les familles religieuses, avec en bandoulière leur besace d’idées, d’objets et de liasses corrupteurs, perdent leur temps. La conscience citoyenne est en ébullition dans notre pays. Et le débat qui fait peur aux prédateurs de la république sera tranché le moment venu par une responsabilité citoyenne assumée. Les bourreaux de notre peuple gagneraient à le savoir.
Demain, 23 janvier 2012, le régime est sur le pied de guerre politique. Il fait son cinéma depuis quelques temps, par le biais des sorties lamentables de son mentor, afin d’anesthésier l’ardeur des citoyens à dire non à l’arbitraire. Ce régime oublie que la foi est l’essence des grandes victoires du bien sur le mal. Si le cadre qui réunit les forces vives de ce pays, en l’occurrence le M23, s’accroche à sa foi inébranlable d’œuvrer pour empêcher le forcing de Wade, il vaincra inéluctablement. Il n’a pas le droit de cafouiller. Il n’a pas le droit de reculer. Sa seule raison d’être est d’empêcher la candidature anticonstitutionnelle de Wade en 2012. La seule victoire que le peuple attend de lui réside dans ce combat patriotique, citoyen et républicain.
Le je-m’en-foutisme des tenants du pouvoir a assez duré. Nous pensons que le M23 prendra très au sérieux ce combat. Ce 23 janvier est déterminent pour la suite de ce combat visant à sauver la Constitution de toute sorte de manipulation, de toute sorte d’interprétation partisane. Le texte est très clair, neuf sur les onze constitutionalistes de notre pays se sont déjà prononcés sur cette affaire pour dire que Wade ne peut pas être candidat. Les deux sont tenus par le droit de réserve. Les appels à la paix devraient prendre en compte cette dimension de la question : dire à Wade que la constitution du Sénégal lui interdit d’être candidat.
Donc, nous rappelons au M23, au Mouvement y’en a marre et à tous les patriotes de ce pays leur devoir et leur droit de refuser, par tous les moyens légaux, la troisième candidature anticonstitutionnelle de Wade. Si par une quelconque acrobatie institutionnelle sa candidature venait à être déclarée « valable », s’en est foutue pour l’avenir de ce pays car, Wade candidat fera tout pour remporter l’élection de 2012 et laissera aux populations tout le temps des commentaires inopportuns. Le coup qui terrasse l’adversaire on le prépare bien avant le jour du combat.
Pour finir, nous interpellons les membres du Conseil constitutionnel en leur disant que le monde entier a les yeux braqués sur notre pays. Leur acte sera gravé dans les pages de l’histoire du Sénégal. Qu’ils nous évitent un remake du 23 juin 2011 en disant le droit… et rien que le droit! Le peuple avait fait face à une institution, en l’occurrence l’Assemblée nationale pour rejeter la forfaiture de Wade sur le fameux Ticket présidentiel. Ce même peuple est toujours là vivant et debout.
Tafsir Ndické DIEYE
Auteur de polars et de poésie dont :
Odeur de sang (Polar) Silence ! On s’aime (poésie)
Éditions Le Manuscrit Paris mars 2008
Horreur au palais (polar) NEI/CEDA Abidjan Novembre 2010
E-mail :[email protected]

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