Le ministère du Tourisme et des transports aériens veut appliquer la tolérance zéro sur les manquements qui persistent dans le secteur touristique, si l’on en croit le directeur de la Réglementation touristique, qui était en mission de contrôle durant le week-end, dans la station balnéaire de Saly, selon Le Quotidien.
Quatre mois après la vaste opération de contrôle des résidences qui ne sont pas aux normes dans la station balnéaire de Saly, le directeur de la Réglementation touristique a dirigé une nouvelle mission de contrôle le week-end dernier, pour inspecter 47 établissements touristiques. Cette mission a mobilisé plus de 40 Forces de défense et de sécurité, pour poursuivre les efforts consentis par les autorités dans le cadre de l’assainissement du secteur. A l’issue de cette visite, Issa Dione, le directeur de la Réglementation touristique a fait le point. «Nous avons constaté des manquements qu’il faudra impérativement corriger, notamment l’absence d’autorisation pour certaines structures d’envergure, la non-conformité de certaines autorisations pour les structures qui existaient bien avant le décret de 2005. Par exemple, il y a toujours des structures qui ont l’autorisation du Gouverneur, alors que depuis le décret de 2005, elles devaient se régulariser auprès des services du ministère. Dans la région de Thiès, il y a le service régional qui est là pour accompagner ces structures vers cette formalisation. On a constaté également, sur le plan sécuritaire, l’absence d’équipements de premiers secours. Déjà, pour ce qui est des extincteurs, il y en a qui ne sont plus à jour. Certaines structures n’en disposent même pas. Ce qui est inacceptable, parce qu’elles ne respectent pas les normes de sécurité. Aussi, sur le plan de l’hygiène, nous avons constaté qu’il y a des certificats médicaux d’aptitude à la manipulation qui ne sont pas renouvelés. Il y a également des sessions de désinfections qui devaient se faire, mais qui ne l’ont pas été de manière périodique», a relaté Issa Dione.
Selon le directeur de la Réglementation, ces manquements sont à corriger, parce l’hôtellerie, c’est la propreté, l’hygiène, surtout la sécurité. «Si on ne respecte pas ces normes, cela va porter préjudice et porter un grand coup à la destination Sénégal. Une autre chose, ce sont les structures qui exercent dans la clandestinité, qui opèrent en marge de la réglementation touristique. Et nous sommes dans cette posture de tolérance zéro, pour ne pas les laisser ternir l’image de la destination Sénégal. Parce que non seulement c’est une concurrence déloyale aux structures légalement constituées. C’est aussi un exercice illégal de la profession. Car, si c’est une structure qui exerce sans autorisation, elle met en danger la vie des touristes», indique M. Dione.
Défaut de paiement de la taxe
En plus de ces manquements, la mission de contrôle a également constaté le défaut de paiement de la taxe de promotion touristique. «Cette taxe doit être collectée par les hôteliers et reversée au niveau des services fiscaux. L’absence ou le défaut de paiement de cette taxe est un détournement de deniers publics. Et nous allons apporter les correctifs nécessaires, de concert avec les services dédiés aux niveaux départemental et national. Et l’adoption prochaine du Code du tourisme va nous permettre de renforcer le dispositif de réglementation des établissements d’hébergement touristique et des professions du tourisme. Pour dire que ce code va permettre d’accompagner ceux qui sont en marge de la réglementation», espère le directeur de la Réglementation. Et de préciser que : «Le coût de la formalisation est nul ; vous ne payez rien pour vous formaliser. Alors que le coût de l’informel, c’est comme le coût de l’ignorance : inestimable.»
Le directeur de la Régle¬mentation a par ailleurs, indiqué que «pour la taxe de promotion touristique, il y a des structures qui l’ont collectée, mais qui ne reversent pas la totalité. Il y en a d’autres qui ne collectent pas du tout ou qui collectent et ne reversent pas, avec des alibis variés. Ce qui nous porte préjudice, parce que c’est cette taxe qui nous permet de faire la promotion de la destination Sénégal et d’attirer les visiteurs».
Cette mis¬¬sion de contrôle, qui a effectué un séjour de 72 heures, a ciblé 47 établissements à Saly, Somone, Mbour, Nianing Wa¬rang.
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