En quelques mois, Toyota, numéro un mondial des constructeurs automobiles, a dû rappeler quelque 10 millions de véhicules dans le monde. Les ventes ont baissé et les salariés s’inquiètent.
Ironie du sort, c’est l’entreprise icône de la qualité « zéro défaut » et du « juste à temps » en matière industrielle, le japonais Toyota, qui est à l’origine du plus gros rappel de voitures. Déficiences dans le système de freinage, blocage du tapis de sol, défauts de conception de l’accélérateur.
Des Prius aux Lexus en passant par les Yaris ou les Corolla, ce sont quelque 10 millions de véhicules qui, depuis quelques mois, doivent repasser en urgence dans les garages d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie pour subir des contrôles.
Du jamais-vu depuis le rappel massif de Ford en 1996. Certes, jusqu’à présent, aucun accident (sauf, semble-t-il un mortel aux Etats-Unis) n’a été déploré. Il n’empêche ! Une telle loi des séries a de quoi susciter quelques interrogations, voire de la méfiance, chez les consommateurs et de l’inquiétude chez les salariés du groupe.
« Je suis profondément désolé du dérangement et des craintes causées aux clients », s’est fendu en guise d’excuses publiques Akio Toyoda, PDG et troisième dans la lignée des fondateurs de la firme automobile créée en 1933. Un repentir un peu tardif effectué sous la pression internationale, revers d’une médaille de numéro un mondial.
Les Etats-Unis où le groupe nippon figurait jusqu’à présent en tête des ventes sont montés les premiers au créneau. Le gouvernement exige de rencontrer Akio Toyoda. Il est vrai que leur propre fleuron General Motors, fragilisé depuis des années par la concurrence des japonais, était au bord de la faillite au printemps dernier.
Une confiance ébranlée
Au-delà de ce couac, « c’est un problème pour l’ensemble de l’industrie japonaise et pour la confiance envers les produits japonais », a estimé le ministre des Affaires étrangères de l’archipel. Réduction drastique des coûts, de la fabrication à la conception, course forcenée à la taille au détriment de la qualité. En quelques années, ce qui est devenu le « toyotisme » semble trouver aujourd’hui ses limites… Une leçon pour les produits japonais, mais aussi pour les produits fabriqués de par le monde.
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