« L’Assemblée nationale ne peut pas faire l’économie d’une commission d’enquête ». Telle est la conviction d’Alioune Tine, le président du Comité sénégalais des droits de l’homme qui se prononçait sur le trafic supposé de drogue impliquant de hauts responsables de la police nationale. Pour l’ancien patron de la Raddho, une commission d’enquête parlementaire est nécessaire et impérative dans cette affaire qui ternit l’image du Sénégal et met à mal les institutions de la République.
Alioune Tine, le président du Comité sénégalais des droits de l’homme et ancien patron de la Raddho, est formel. « L’Assemblée nationale ne peut pas faire l’économie d’une commission d’enquête » dans le présupposé trafic de drogue qui éclabousse la Police nationale. Invité de l’émission « Grand jury » de la Rfm, « le droit-de-l’hommiste» a fervemment invité l’institution parlementaire à mettre en place une commission d’enquête afin que l’affaire de drogue qui a fini de ternir l’image de la Police nationale soit tirée au clair, avec les incriminations de certains de ses hauts responsables dont l’actuel directeur, le commissaire divisionnaire A Niang.
L’image du Sénégal qui occupe une bonne place dans la lutte contre le trafic de drogue sérieusement écornée par cette affaire, selon A Tine, c’est un défi pour les députés qui ont été investis de la confiance du peuple de prendre à bras-le-corps ce problème pour l’élucider de la manière a plus transparente.
Pour le président du Comité sénégalais des droits de l’homme (Csdh), la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire doit même se faire en parallèle à l’auto-saisine de la justice. « Que le procureur se soit auto-saisi, c’est une très bonne décision, une décision fondamentale. C’est une excellente chose », a dit Alioune Tine. Il n’empêche, a-t-il précisé, qu’ « Il faut que nous sentions nos parlementaires, que les parlementaires se disent qu’ils ont en face d’eux un défi. Ils doivent relever le défi de la défiance. C’est important qu’ils s’impliquent (…). Il faut qu’il y ait de la confiance entre nos institutions et nous ».
Pour finir, Alioune Tine dira : « On nous regarde de l’extérieur. Il faut que le Sénégal montre qu’il a mis tout en œuvre pour éviter cette situation ». Et d’ajouter : « C’est scandaleux ! C’est grave pour l’image du Sénégal ! S’il y a des coupables, qu’ils soient arrêtés et punis. Le Sénégal ne peut pas ne pas réagir ».
Pour rappel, dans cette affaire de drogue éclaboussant les services de l’ordre, l’actuel directeur général de la Police nationale, Abdoulaye Niang, commissaire de police divisionnaire de classe exceptionnelle, a été mouillé par un rapport émanant du commissaire de police Cheikhna Cheikh Saas Bouh Keïta, ex-chef de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis).
Lors du dernier Conseil des ministres tenu jeudi passé, le président de la République Macky Sall a exigé que lui soient communiqués dans les meilleurs délais les résultats de l’enquête de l’Inspection des services de sécurité sur ces accusations. Des résultats qui sont attendus incessamment et qui devraient même, selon certaines indiscrétions, être déposés sur la table de Macky Sall ce jour, lundi 22 juillet.
Sudonline.sn