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Travail domestiques : Burkinabés, Ivoiriennes et Maliennes envahissent le marché sénégalais

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La conjoncture économique qui frappe l’Afrique de l’Ouest a fini par favoriser la migration féminine. C’est dans ce contexte qu’un réseau important de femmes de ménages et de garçons en provenance de la Côte d’ivoire, du Mali et du Burkina Faso ont envahi le marché de l’emploi domestique au Sénégal, en vue de s’assurer une meilleure santé financière.
Les courtiers de domestiques du rond-point Liberté 6 et d’ailleurs à Dakar, risquent de voir leurs affaires dégringoler. En effet, en plus de la cherté de leur offre, la majorité des domestiques qu’ils proposent ne respectent pas leur contrat de travail, selon leurs employeurs. Ces dernières se plaignent des cas de vol et d’absence fréquents. Aussi, se sentent-ils soulagés de voir le marché de l’emploi domestique sénégalais s’ouvrir de plus en plus aux migrantes en provenance de la Côte d’ivoire, du Mali et du Burkina Faso. A la recherche d’une vie meilleure, ces dernières ont quitté leurs villages pour monnayer leurs talents au Sénégal. Avec un salaire mensuel variant entre 30 et 35 mille francs Cfa, elles sont prêtes à exercer. Une aubaine pour leurs employeurs qui ne risquent plus de faire face aux absences fréquentes de leurs anciennes domestiques. A 20 ans, Saly Sanou fait partie de ce lot. La jeune burkinabè a quitté son village natal pour améliorer ses revenus. «C’est une parente qui m’a poussée à venir au Sénégal, car ici les domestiques gagnent un salaire assez raisonnable pouvant les aider à subvenir à leurs besoins», raconte-t-elle. Saly Sanou avoue qu’elle a eu à exercer, pendant plusieurs années, dans la capitale burkinabè pour un salaire mensuel de 5 000 mille francs Cfa. D’où son intérêt à tenter l’aventure du Sénégal qui semble à ses yeux être l’eldorado. Le plus agréable dans cette situation, dit-elle, c’est que «nos intermédiaires nous trouvent, d’avance, un emploi». Aussi, «dès notre arrivée, nous sommes hébergées par nos employeuses». Cependant, se lamente la jeune fille, «il nous arrive de travailler jusque tard dans la nuit». Une situation qui semble l’indisposer, elle qui est obligée de se lever très tôt tous les jours. Toutefois, certaines employeuses, à l’image de Khady Kane, se disent très satisfaites de la prestation de leurs nouvelles recrues. «Je ne cours plus le risque de m’absenter à mon boulot ou de rater un événement important grâce à la présence d’une bonne en permanence à la maison», confie-t-elle.

Un point de vue partagé par sa collègue qui s’est lancée dans la recherche de domestiques étrangères. A l’en croire, en ce moment, il y a peu de bonnes sénégalaises capables d’assumer sérieusement leur boulot. «Elles te prennent en otage parce qu’elles sont conscientes de la place qu’elles occupent dans la gestion du foyer. Aussi, en profitent-elles pour donner les règles du jeu, en décidant de venir travailler quand bon leur semble», peste la jeune dame. Avant d’ajouter que les périodes de fêtes comme la Tabaski sont les plus pénibles. «Parce que la plupart d’entre elles ne reviennent plus, elles préfèrent aller voir ailleurs», constate-t-elle. Cependant, la disponibilité des domestiques étrangères est temporaire, selon Khady Kane, car la plupart d’entre d’elles n’acceptent pas d’intégrer la cuisine dans leur contrat de travail. «Aussi, pour combler ce vide, nous sommes obligées de recourir aux femmes de ménages locales», affirme Khady Kane. Du côté des travailleurs locaux, la riposte ne saurait tarder. Selon Pape Sarr, un des courtiers du rond point Liberté 6, les bonnes sénégalaises, notamment celles qu’il encadre, sont inscrites dans une association qui défend leurs droits. «Pour l’instant, nous sommes en train de vérifier l’information. S’il s’avère que c’est vrai, l’association va réagir», souligne-t-il. Pour Pape Sarr, il est inconcevable que «ses» filles soient laissées en rade au profit des étrangères.

Walfadjri Paule Kadja TRAORE

LE BIT ETALE LEUR SOUFFRANCE : 52,6 millions de domestiques dans le monde

Au moins 52 millions de personnes dans le monde – essentiellement des femmes – sont employées en tant que travailleurs domestiques, selon la première étude du genre conduite par l’Organisation internationale du Travail (Oit) et présentée hier à Genève.

Genève – Malgré la taille du secteur, de nombreux travailleurs domestiques endurent des conditions de travail médiocres et une protection juridique insuffisante. Sur plus de 52 millions dans le monde, on compte 83 % de femmes. 29,9 % sont exclus de la législation nationale du travail, 45 % n’ont droit à aucun repos hebdomadaire ni congé annuel payé. Plus d’un tiers des travailleuses domestiques n’ont aucune protection de la maternité, souligne le Bit. Le travail domestique représente 7,5 % de l’emploi salarié des femmes dans le monde et une part bien plus grande dans certaines régions, en particulier en Asie et dans le Pacifique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, souligne le Bureau international du travail. Entre le milieu des années 1990 et 2010, il y a eu une hausse de plus de 19 millions de travailleurs domestiques dans le monde.

Beaucoup d’entre eux se sont expatriés pour trouver du travail. Il est probable que les chiffres contenus dans ce rapport sous-estiment la réalité du travail domestique dans le monde qui pourrait, en fait, concerner des dizaines de millions de personnes supplémentaires. Les chiffres excluent également les enfants employés comme travailleurs domestiques âgés de moins de 15 ans qui ne sont pas pris en compte dans les enquêtes utilisées par le rapport. Leur nombre avait été estimé par l’Oit à 7,4 millions en 2008. Rappelons qu’une campagne de plusieurs décennies, menée par les organisations de travailleuses et travailleurs domestiques et les syndicats pour mettre fin à l’exclusion et obtenir la reconnaissance de leurs droits avait abouti à l’adoption, le 16 juin 2011, par la Conférence internationale du Travail, de la convention n° 189 de l’Oit et de la recommandation n°201 concernant le travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques. Ce qui marque une étape historique dans la lutte pour la justice sociale dans le monde.

El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)

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