Plus de 125 millions de filles et de femmes dans le monde sont excisées et 30 millions de fillettes pourraient connaître le même sort dans les dix prochaines années, a révélé l’UNICEF lundi.
Bien que l’excision, l’ablation des organes génitaux externes féminins, soit sur le déclin, cette pratique reste néanmoins «presque généralisée» dans certains pays, prévient l’organisation qui se consacre à la défense des droits des enfants dans un rapport qui passe en revue 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient.
Selon l’UNICEF, l’excision perdure en raison de l’acceptation dont elle jouit au sein des sociétés concernées.
Illégale dans une vingtaine de pays africains, en Europe, aux États unis et au Canada notamment, la pratique a fait l’objet d’une condamnation de l’ONU, qui a appelé à y mettre fin.
Au niveau mondial, soutient le rapport, «30 millions de fillettes risquent d’être mutilées dans les dix prochaines années si la tendance actuelle se poursuit».
Mais, tempère-t-il, l’excision «tend à devenir de moins en moins répandue dans un peu plus de la moitié des 29 pays étudiés».
Avec 98 % des femmes entre 15 et 49 ans qui ont été excisées, la Somalie est le pays où cette pratique est la plus répandue dans le monde. Viennent ensuite la Guinée avec 96 %, Djibouti avec 93 %, puis l’Égypte avec 91 %.
En revanche, au Kenya et en Tanzanie, «les femmes âgées de 45 à 49 ans sont trois fois plus susceptibles d’avoir été excisées que les filles entre 15 et 19 ans», souligne l’UNICEF.
Au Ghana, 60 % des femmes de 40 ans et plus ont subi une excision, contre 16 % pour les adolescentes.
«Globalement, le soutien dont elle jouissait tend à décliner», note le texte.
«Le défi consiste maintenant à faire en sorte que les filles et femmes, mais aussi les jeunes garçons et les hommes, s’expriment très clairement pour que cette pratique nuisible soit abandonnée», a encore expliqué Geeta Rao Gupta, directrice générale adjointe de l’UNICEF.