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Troisième partie du triptyque : Patriotisme, Paix, Progrès (Par Mary Teuw Niane)

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Ce que je crois : Le Progrès

La connaissance est la base du progrès. Le chemin, souvent sinueux, difficile et escarpé de la marche des pays vers le bien être de leurs populations, passe par un leadership politique fort, un engagement patriotique résolu à servir son pays, une mobilisation des connaissances et des compétences dans un espace social et géographique pacifié.

L’éducation, la formation, l’enseignement supérieur ont la lourde et exaltante tâche de former un citoyen enraciné dans ses valeurs de civilisation comme sa langue maternelle et sa religion, imbu des valeurs du patriotisme, conscient de la nécessité de préserver son environnement pour les générations futures, ouvert au monde, ayant les compétences nécessaires pour l’économie et maîtrisant les métiers dont son pays a besoin pour réussir son plan stratégique de développement.

L’alphabétisation de toute la population est un préalable pour obtenir la mobilisation générale de la population dans la réalisation des objectifs ambitieux fixés.

Le reboisement aussi participe à la construction d’un environnement favorable à l’atteinte des objectifs de bien être des populations.

La recherche doit être mobilisée pour produire les connaissances et les innovations dont ont besoin les différents secteurs de l’économie, du social et de la société.

L’École et l’Université auront aussi la mission d’inculquer à la jeunesse la culture de l’investissement humain désintéressé au profit des multiples projets infrastructurels et sociaux indispensables pour assurer l’équité entre les territoires et l’égalité des citoyennes et des citoyens : alphabétisation, reboisement, construction de routes, d’écoles, de dispensaires, de centres culturels, de médiathèques, de digues, de canaux d’irrigation, de bassins de rétention, de bassins d’aquaculture. L’investissement humain est un moyen peu couteux qui, lorsqu’il est bien encadré, peut accélérer l’accès des populations à des infrastructures ou à des services indispensables à leur bien être.

La science, la technologie et particulièrement le numérique, la biologie moléculaire, la biotechnologie, les nanotechnologies, la physique atomique, les nouveaux matériaux, le développement durable sont aujourd’hui les connaissances qui contribuent aux avancées technologiques spectaculaires qui sont entrain de transformer le monde sans notre permission. Ces connaissances stratégiques deviennent de plus en plus la propriété privée des pays riches et des multinationales. Ils en font un instrument d’enrichissement et de domination. Le grave problème de l’accès des pays en développement aux vaccins contre le COVID 19 en est une illustration dramatique.

À notre époque la puissance d’une Nation se mesure par sa capacité de production de connaissances nouvelles, de technologies innovantes, de brevets ainsi qu’à l’efficacité de ses multinationales à les transformer en profit. Nous sommes irrémédiablement entré dans l’ère des GAFAM américains, russes et chinois, des Big Pharma, etc. L’Afrique, les pays africains doivent enfin se réveiller pour ne pas reproduire le départ raté des indépendances et cette fois-ci enfoncer le Continent irrémédiablement dans la périphérie inculte et pauvre de notre village planétaire. C’est pourquoi il est urgent que les pays africains préparent nos enfants et notre jeunesse à la maîtrise de ces connaissances et de ces technologies pour les appliquer à résoudre nos problèmes de développement et pour satisfaire l’appétit de bien être des populations aiguisée par les technologies de l’information et de la communication notamment la télévision et Internet.

Nos populations ont de plus en plus les mêmes standards de bien être que celles des pays développés.

C’est pourquoi nos dirigeants politiques, nos dirigeants dans tous les domaines, doivent être ambitieux dans leurs projets et programmes, exigeants dans leur mise en œuvre, intransigeants sur les questions de transparence et de corruption, mobiliser le capital humain national et favoriser les entreprises nationales pour leurs exécutions.

Cette démarche concourt à bâtir une confiance collective en soi de la population que tout est possible, à obtenir une facilité de mobilisation de la population pour atteindre les objectifs projetés et en fin de compte à produire une fierté nationale d’avoir réussi l’impossible par ses propres forces. Cette voie est difficile car elle suppose une confiance totale des dirigeants politiques au génie de leur peuple, aux compétences et aux entreprises nationales. Nos dirigeants politiques doivent être éclairés et savoir qu’en donnant aux compétences nationales la possibilité de s’exercer celles-ci vont s’améliorer et petit-à-petit atteindre voir dépasser leurs homologues des pays les plus avancés. C’est aussi le chemin le plus sûr d’un renforcement des entreprises nationales existantes, d’une croissance rapide de la création d’entreprises et de l’emploi des jeunes.

Les familles, l’École, l’Universités et les Médias doivent contribuer à asseoir une culture patriotique du consommer local qui sera alors un accélérateur de l’innovation, de la créativité et de la création d’entreprises.

Nos leaders politiques ne doivent pas être frileux. Ils doivent oser fixer de hautes ambitions, qui ne seront pas reportées chaque année à l’année suivante, des ambitions difficiles à atteindre pour que leurs réalisations soient source de fierté, des ambitions aux finalités qui allient utilité et prestige. J’en citerai quelques unes qui sont aussi structurantes:

  • faire du Sénégal le pays le plus propre et le plus sûr d’Afrique ;
  • rendre la 4 G, l’eau, l’électricité et l’assainissement accessibles sur l’ensemble du territoire national et la 5 G dans toutes les capitales départementales ;
  • mettre dans chaque commune un lycée mixte, général et professionnel, dans chaque village de taille raisonnable une école élémentaire avec une case des tout petits ;
  • bâtir une université scientifique et technologique dans chaque région du pays ;
  • construire les solidarités pour l’accès de tous à la santé, à l’éducation, à la formation, à l’enseignement supérieur, à la protection sociale, aux aides sociales, à la propriété de sa maison ;
  • terminer le réseau de routes et de ponts pour que la durée de voyage entre deux points du territoire national ne dépasse pas six heures ;
  • mettre un réseau de chemin de fer à grand écartement entre Dakar et Saint Louis, Dakar et Kidira, Tambacounda et Ziguinchor via Kolda, Saint Louis et Kidira via Matam, Tambacounda et Kédougou, Tambacounda et la Falémé ;
  • mettre un centre hospitalo-universitaire dans chaque région ;
  • donner aux communes plus de pouvoirs et plus de possibilités de financement ;
  • mettre en place une industrie de valorisation et de transformation de nos industries extractives en particulier créer une industrie métallurgique et de la pétrochimie et des industries dérivées ;
  • atteindre l’autosuffisance alimentaire notamment en lait et mettre en place une industrie agro-alimentaire pour la transformation des produits agricoles, horticoles, du lait, des viandes, des peaux, des produits halieutiques, du coton, etc. ;
  • faire du Sénégal le premier pays africain de l’économie numérique ;
  • faire du Sénégal un pays qui fabrique ses propres médicaments, un pays capable de soigner ses propres malades sans avoir besoin de les transférer au Maroc, en Tunisie, en Europe ou en Amérique ;
  • construire des infrastructures sportives de niveau international dans chaque capitale régionale ;
  • développer l’industrie touristique avec un objectif de cinq millions de touristes par an ;
  • développer une industrie culturelle ;
  • développer une agriculture intelligente et durable ;
  • faire du Sénégal, le pays africain qui investit le plus dans la recherche et l’innovation ;
  • créer dans chaque capitale régionale une maison de la science, une médiathèque, une bibliothèque publique, au moins un cinéma et une maison des arts et de la culture ;
  • etc.

Ces défis sont réalisables dans une durée n’excédent pas dix ans lorsque la direction politique est clairement définie par le politique, la volonté politique ferme et déterminée, l’esprit de méthode et d’organisation prévaut, les compétences disponibles et alignées sur le profil des postes.

Les pays africains échouent régulièrement par laxisme, très souvent par légèreté en accordant peu de considération au rôle des compétences dans la conduite et la réalisation des projets. Il n’y a aucun continent où des incompétents et des analphabètes ont pu développer un pays.

Lorsque l’être humain éduqué se trouve dans un environnement agréable et sûr, a une activité économique ou sociale rémunérée, bénéficie de soins de santé dans des infrastructures médicales disposant de plateaux techniques modernes et de haut niveau que servent des médecins compétents, dispose d’infrastructures scolaires, sportives et culturelles de proximité alors il peut envisager de consacrer une partie de son temps personnel au spirituel, aux loisirs, à la lecture et à la découverte. Le bien être devient dès lors possible. Et le bénéfice du progrès, sous tous ses aspects, devient une réalité pour chaque citoyenne et chaque citoyen.

Unis et engagés, nous vaincrons
Dakar le 2 octobre 2021
Mary Teuw Niane

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